«Si je ne suis pas à la maison à 5h30, c’est parce que je vais être mort»

C’est par ces mots qu’Albert Paradis termine son appel avec sa femme le 11 septembre 2012. Il vient de faire charger son camion Volvo. Cela fait plusieurs fois qu’il avertit son employeur que les freins sont défectueux. Malgré cela, le président de CFG, Franky Glode, exige que le camion soit chargé à pleine capacité.

Albert ne survivra pas à sa journée.

Coupable de négligence criminelle

La négligence criminelle constitue une infraction fondée sur une faute relevant de l’insouciance par opposition à l’intention de commettre une infraction. Elle tient à l’omission d’envisager un risque dont une personne raisonnable se serait rendu compte. Le 14 février 2019, CFG est reconnu coupable de ne pas s’être assuré convenablement du fonctionnement du système de freinage et ce par préoccupation financière. Le comportement de CFG révèle une insouciance à ce point marquée pour la vie et la sécurité d’autrui qu’elle dépasse la simple négligence et entraîne une responsabilité criminelle.

La juge Hélène Bouillon conclut:

«Un désolant constat doit être émis envers la compagnie accusée : des préoccupations financières, un laxisme présent au garage, voire même encouragé, une attitude de détachement et d’indifférence face aux entretiens et réparations des freins du camion Volvo ont balayé toute préoccupation de sécurité, et ce, bien au-delà de la simple négligence. Ces omissions ont causé la mort du camionneur Albert Paradis.»

Pour lire le reste du jugement:

Jugement_négligence criminelles_CFG_2019