En cette journée de commémoration, la FTQ-Construction désire prendre un moment pour souligner les travailleurs et les travailleuses qui ont perdu la vie l’année dernière. Ce fut 70 personnes qui sont décédées à cause du travail dans l’industrie de la construction.

 

Avec 59 décès à la suite d’une maladie et 11 décès à la suite d’un accident en 2018, la construction occupe le premier rang de tous les secteurs pour les maladies et le deuxième rang pour les accidents. Les causes de décès à la suite d’un accident dans le secteur du bâtiment et travaux publics sont les chutes (5), les accidents de transport (3) et les contacts avec des objets ou de l’équipement (3). «L’industrie de la construction est dangereuse et comporte de nombreux risques, cependant nul ne devrait craindre pour sa vie en se rendant au travail. Il y a de la place à l’amélioration et nous allons, à la FTQ-Construction, tout faire pour protéger les travailleurs et les travailleuses» déclare Éric Boisjoly, directeur général de la FTQ-Construction.

 

L’amiante encore aussi meurtrier

Cette année encore, la grande majorité des décès reliés au travail (142) furent causés par des maladies professionnelles. L’exposition à l’amiante et à la silice est la principale cause de décès pour les travailleurs et les travailleuses du Québec. «Malheureusement, le gouvernement refuse de resserrer les normes. Encore une fois cette année, des chantiers ont dû être fermés parce qu’il n’y avait pas de mesures adéquates pour protéger les travailleurs et les travailleuses» a déclaré Simon Lévesque, conseiller à la santé et sécurité de la FTQ-Construction.

 

La FTQ-Construction milite pour modifier la norme québécoise, jugée trop permissive et ne protégeant pas suffisamment les travailleurs et les travailleuses. Rappelons qu’au Québec, la norme (1 fibre/ml) est 100 fois plus élevée que celles des Pays-Bas, de la Suisse et de la France. Elle est dix fois supérieure à celles des États-Unis, de la directive européenne et des autres législations fédérales et provinciales canadiennes.

 

«En 1993, lors de l’adoption de la règlementation actuelle, on prévoyait qu’en 2020, nous n’entendrions plus parler d’amiante. Avec 142 décès cette année, nous avons la preuve que non seulement la règlementation n’est pas assez sévère, mais les maladies professionnelles ne sont pas suffisamment prises au sérieux» a rajouté M. Lévesque.

 

Ça fait 40 ans qu’on attend

Cela fait 40 ans que la Loi sur la santé et sécurité au travail a été adoptée par l’Assemblée nationale et les articles concernant les représentants en prévention dans l’industrie de la construction ne sont toujours pas promulgués alors que notre industrie détient le record de décès et d’accidents chaque année. Nous avons l’obligation de mettre en place toutes les mesures qui peuvent améliorer les performances en santé et sécurité sur les chantiers.

 

Plusieurs études internationales ont démontré que la présence d’un représentant des travailleurs chargé exclusivement de la prévention permet d’éviter des accidents sur les chantiers. «L’expérience des chantiers où l’on retrouve la présence de représentants à la prévention s’avère être très positive (ex : chantier de l’échangeur Turcot avec le MTQ). Nous croyons que nous n’avons plus besoin de convaincre personne et qu’il est temps de promulguer ces dispositions de la loi adoptée il y a quarante ans. La vie des travailleurs et des travailleuses en dépend» conclut Éric Boisjoly, directeur général de la FTQ Construction.

 

Une cérémonie de commémoration

Les travailleurs et les travailleuses de la FTQ-Construction et de la FTQ ont été invités à se réunir devant l’Assemblée nationale dans une cérémonie solennelle de commémoration des personnes décédées l’an passé. La cérémonie se tiendra à 15h, le dimanche 28 avril.