Montréal, le 21 octobre 2020 — Après une série d’accidents impliquant des travailleurs et travailleuses de chantiers routiers au cours des derniers mois, le Syndicat des Métallos et la FTQ-Construction font front commun pour exiger que le ministre du Travail, Jean Boulet, agisse pour protéger les travailleurs et travailleuses des chantiers routiers.

Le 20 octobre, la CNESST publiait les conclusions de son enquête concernant la mort de Mme Lynda Lizotte survenue en décembre 2019. Au banc des accusés : l’organisation du travail et la planification des travaux. Les deux syndicats représentant des travailleurs et travailleuses sur des chantiers routiers réclament des actions concrètes pour prévenir davantage de morts.

Les chantiers routiers toujours plus meurtriers

Chaque année, le nombre de décès du travail causés par des contacts avec des véhicules augmente. Au mois d’octobre 2020, les syndicats ont répertorié près de 13 décès liés à des contacts avec des véhicules, comparativement à 4 pour toute l’année 2019.

« On ne peut pas juste blâmer l’irresponsabilité des conducteurs. On a un problème d’organisation du travail et de responsabilité des employeurs. En voulant toujours faire les choses toujours moins chères et le plus rapidement possible, on finit par sacrifier des travailleurs et des travailleuses. Il faut réviser la façon d’organiser les chantiers routiers et obliger les employeurs à prendre les précautions nécessaires », réclame Éric Boisjoly, directeur général de la FTQ-Construction.

Une formation insuffisante

Il ne suffit que de 3 heures sur Internet pour être signaleur routier, alors qu’aucun chantier n’est identique et que les signaleurs routiers sont placés dans des situations à haut risque.

« La tâche des signaleurs routiers est très importante sur un chantier, ils veillent non seulement à la sécurité de leurs collègues, mais aussi du public. Il faut une formation à la hauteur des responsabilités », affirme Dominic Lemieux, directeur du Syndicat des Métallos.

La COVID-19 reporte la réforme de la LSST

Cela fait 40 ans que la Loi sur la santé et la sécurité du travail a été adoptée par l’Assemblée nationale et les articles concernant les représentants en prévention dans l’industrie de la construction ne sont toujours pas promulgués, alors que notre industrie détient le record de décès et d’accidents chaque année.

À l’automne, le ministre Boulet promettait le dépôt d’un projet de loi ce printemps, la pandémie a malheureusement reporté cette réforme. Les récents évènements ne font qu’illustrer l’importance de réformer la Loi.