Montréal, le 25 août 2022. – À la veille des élections provinciales, la FTQ-Construction désire rappeler que les travailleurs et les travailleuses sont aussi essentiels pour l’économie que la croissance des entreprises et de la productivité. Pour réussir à répondre aux besoins régionaux, il faut des actions urgentes en matière de formation professionnelle afin d’investir dans le capital humain. La FTQ-Construction est inquiète des effets à long terme de l’inaction du gouvernement qui, malgré de nombreuses annonces de projets de construction, n’agit pas pour assurer que la compétence sera au rendez-vous pour les bâtir.

Un déficit de compétence à combler

La FTQ-Construction est également soucieuse du fait que le nombre de diplômes menant aux métiers de la construction ne cesse de diminuer depuis 2015 et du taux d’abandons des jeunes apprentis qui augmente une fois qu’ils ont accédé aux chantiers de construction (24% pour les diplômés, 40% pour les non-diplômés).  Ces problèmes ont des impacts directs sur la productivité, la qualité des travaux, l’employabilité des travailleurs et des travailleuses et se traduisent aussi par des pertes économiques, des accidents de travail et un roulement de main-d’œuvre qui devient incontrôlable.  

Le prochain gouvernement du Québec devra embaucher des formateurs pour les DEP, assurer une présence sur tout le territoire du Québec de formation professionnelle et de centres de formation pour assurer une relève dans chaque région. Le plus grand syndicat de la construction demande des investissements en matière de formation professionnelle. Il faut plus de places dans les écoles et dans les régions pour répondre aux besoins de main-d’œuvre qualifiée afin de pouvoir assurer la qualité des travaux de construction, une bonne productivité et des milieux de travail sains et sécuritaires pour les travailleurs et les travailleuses. Il faut de la compétence pour bâtir des ponts, REM, hôpitaux, écoles, usines ou des habitations pour aînées et pour les familles.

Les travailleurs et les travailleuses sont fiers de leurs métiers et ils doivent être en mesure d’acquérir les compétences nécessaires pour assurer leur savoir-faire. Seule la formation peut leur apporter.

Des représentants en santé et sécurité pour les travailleurs et les travailleuses

Lors de la réforme de la Loi sur la santé et sécurité au travail, la FTQ-Construction a enfin obtenu que les chantiers aient des représentants à la santé et sécurité pour parler au nom des travailleurs et des travailleuses sur les chantiers. Malheureusement, dans la mise en œuvre de cette mesure, la FTQ-Construction s’inquiète que ces représentants en santé et sécurité ne soient pas formés par les associations représentatives des travailleurs et des travailleuses et qu’ils ne puissent pas agir avec toute la liberté nécessaire à leur fonction. La FTQ-Construction exige un engagement clair des partis politiques que la santé et sécurité au travail doit être une priorité et que les travailleurs et les travailleuses auront leur mot à dire.

Lutter contre le travail au noir

Le travail au noir dans la construction est endémique. En plus de nuire à la saine concurrence entre les entreprises de la construction, cela a un impact direct sur les conditions de travail des salariés. Le financement de la lutte contre le travail au noir diminue chaque année. La FTQ-Construction exige un engagement clair et un meilleur financement pour lutter contre ce fléau.

De nombreuses luttes à mener

Au cours des dernières années, la FTQ-Construction a aussi sensibilisé les acteurs politiques à d’autres revendications qui auraient un impact positif sur l’industrie de la construction :

  • Le gouvernement doit assurer une saine planification des travaux publics et des grands projets ;
  • Prioriser la compétence de la main-d’œuvre ;
  • Protéger l’embauche régionale ;
  • Abolir la règle du plus bas soumissionnaire afin de favoriser les employeurs qui respectent la santé et sécurité, les conventions collectives et l’environnement.