Montréal, 25 août 2006- Si la santé et la sécurité des travailleurs et des travailleuses sur les chantiers de construction demeure, encore et toujours, une priorité pour la FTQ-Construction, tel ne semble pas être le cas pour tous… La semaine dernière, la FTQ-Construction a dû intervenir, encore une fois, sur un chantier routier dans la région de Québec. Des installations et des conditions dangereuses pour les travailleurs et les travailleuses, un droit de refus rejeté : que se passe-t-il avec la CSST?

La situation

Le 14 août 2006 marquait le début d’un chantier pour les charpentiers-menuisiers : il s’agit de travaux de réfection d’un viaduc sur l’autoroute 20, à Villeroy, près de Québec. Dès l’ouverture, Pierre Savard, représentant pour la section locale 9 de la FTQ-Construction, et Léo Pelchat, représentant de l’AMI, remarquent des dangers pour la santé et la sécurité des travailleurs : « Il y avait des risques évidents. Par exemple, les gars travaillent sur un côté de l’autoroute, assez proche, où les véhicules circulent à contresens : il n’y avait pas de jerseys tout le long, seulement des cônes à un endroit! Si un camion lourd, ou même une simple automobile, perd le contrôle, les gars se font rentrer dedans sans aucune protection pour arrêter ou ralentir le véhicule! »

Les faits

M. Savard a, dès le départ, fait une demande pour que des correctifs soient apportés quant à la sécurité des travailleurs sur les lieux de travail. Un inspecteur de la CSST de la région de Trois-Rivières s’est présenté, a constaté l’état de la situation et a décrété que les installations étaient tout à fait conformes aux planches émises par les ingénieurs du ministère des Transports du Québec. Depuis quand le ministère a-t-il juridiction sur les dossiers de santé et de sécurité? Cela signifie-t-il que tout ce que les ingénieurs du ministère décident est, de fait, intouchable et irrévoquable en matière de santé et de sécurité? Dans cette perspective, quel serait alors le rôle de la CSST? La FTQ-Construction s’interroge sérieusement sur ces questions… et sur les conséquences qu’une telle situation pourrait engendrer pour la santé et la sécurité des travailleurs et des travailleuses de la construction. En réponse à ce flou continuel qu’entretient la CSST, la FTQ-Construction agit et intervient… et le cas présent de Villeroy en est un autre exemple.

Ainsi, jugeant la situation inacceptable, les travailleurs, assistés de leur représentant syndical, M. Savard, ont exercé leur droit de refus, en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité au travail, mercredi dernier.

Le dénouement

En guise de réponse, la CSST a, une fois de plus, émis un jugement contradictoire stipulant, d’une part, que le droit de refus n’était pas justifié et, d’autre part, elle impose des mesures correctives aux employeurs. Finalement, des mesures seront prises pour assurer la sécurité des travailleurs et des travailleuses, telles que la présence de clôtures physiques sur le bord de la route, l’installation de jerseys et le détournement de la circulation notamment. Entendons-nous bien : c’est le droit de refus qui a fait avancer les choses, c’est-à-dire la solidarité des travailleurs et des travailleuses.

Dans pareil cas, pourquoi la CSST refuse-t-elle de reconnaître le bien fondé du droit de refus si, en contrepartie, elle impose des correctifs aux mesures de sécurité sur le chantier? Serait-ce pour calmer la partie patronale lorsque des travailleurs font valoir leur droit? Cela serait-il dérangeant? La FTQ-Construction questionne la neutralité de la CSST quant aux décisions qu’elle rend concernant les droits de refus des travailleurs. D’ailleurs, cette situation n’est pas sans rappeler le récent rejet du droit de refus de Rapides-des-Cœurs, en Haute-Mauricie, où, là encore, la FTQ-Construction avait clairement dénoncé l’attitude de la CSST.

MM/

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