La FTQ-Construction demande à nouveau au gouvernement de prendre action dans le dossier de la santé et de la sécurité sur les chantiers de construction. Un accident survenu le 12 janvier dernier sur le chantier du centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) démontre que le dossier n’est toujours pas réglé, malgré les nombreuses demandes effectuées par le syndicat.

M. Serge Provost, vitrier affilié au local 135 de la FTQ-Construction, a été victime d’un grave traumatisme crânien le 12 janvier dernier. Le travailleur prenait des mesures en hauteur lorsqu’il a reçu sur la tête un bloc de glace issu de manœuvres effectuées à des étages supérieurs. Aucun périmètre de sécurité n’avait été érigé pour avertir les travailleurs que des travaux superposés avaient lieu à cet endroit. Il ne s’agit d’ailleurs pas du premier accident lié à des travaux superposés ayant eu lieu sur ce chantier. Même après l’accident du 12 janvier, des représentants de la FTQ-Construction ont pu observer des plaques de glace, des planches et des morceaux de ciment tomber des étages supérieurs, mettant en danger la sécurité des travailleurs.

« On ne peut plus tolérer que l’on mette en danger la vie de nos travailleurs parce qu’on veut tourner les coins ronds. La FTQ et la FTQ-Construction réclament depuis le printemps passé une table de travail sur la révision de la législation sur la santé et la sécurité dans l’industrie de la construction, et malgré le nombre de victimes d’accidents de travail, le gouvernement libéral n’a toujours rien fait », a déclaré le président de la FTQ, Michel Arsenault.

« La FTQ-Construction et ses affiliés tiennent à exprimer tout leur soutien à la famille de Serge Provost. M. Provost est un travailleur consciencieux et prudent », souligne le président de la FTQ-Construction, Arnold Guérin. « Il est totalement inacceptable qu’en 2012, certaines mesures de sécurité de base ne soient pas respectées sur les chantiers. Cet accident aurait pu être évité si le périmètre de sécurité avait été bien appliqué », ajoute Yves Ouellet, directeur général de la FTQ-Construction.

La FTQ-Construction déplore le manque d’action du gouvernement du Québec dans le dossier de la santé et de la sécurité sur les chantiers de construction ainsi que l’absence de conséquences pour les compagnies fautives. « Aucune disposition n’empêche les compagnies négligentes en matière de santé et sécurité de continuer leurs opérations et d’engranger les profits… Année après année, nous faisons part de nos inquiétudes au gouvernement, sans obtenir de résultats », déplore Yves Ouellet de la FTQ-Construction, qui souligne également que les articles 204 à 215 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (L.R.Q. ,Chapitre S-2.1) n’aient pas été mis en vigueur depuis l’adoption de la Loi en 1979. Ces articles prévoient entre autres la formation d’un comité de chantier et la nomination de représentants à la prévention, outils essentiels afin d’atteindre une réelle diminution des accidents sur les chantiers.

Les délais de plus en plus serrés, l’accélération de la production et la sous-contraction, ainsi qu’une organisation déficiente et le laisser-aller des employeurs sont parmi les causes de l’augmentation des accidents et des décès sur les chantiers. « Tant et aussi longtemps que personne ne se responsabilisera quant à l’organisation du travail sur les chantiers de construction, des accidents surviendront! », affirme François Patry, directeur du service de santé et de sécurité du travail à la FTQ-Construction.

En 2010, la CSST a recensé 213 décès dus au travail; 53 d’entre eux, soit près de 25 %, ont eu pour victimes des travailleurs du bâtiment, alors que ces derniers ne représentent que 6 % des travailleurs québécois. Il s’agit d’une augmentation de 15 % par rapport à 2009, où 185 décès avaient été enregistrés.