La FTQ-Construction s’insurge contre l’adoption de la loi 33 ce matin à l’Assemblée nationale.

C’est un jour sombre pour les travailleurs et travailleuses de l’industrie de la construction. Devant l’absence complète d’écoute de la part de la ministre Thériault, la FTQ-Construction dénonce l’étroitesse d’esprit dont elle fait preuve.

La loi 33 va bien au-delà de l’abolition du placement syndical. Dorénavant, un syndicat qui représente 44 % de l’industrie ou un autre qui en représente 6 %, ce sera du pareil au même aux yeux de la loi. La FTQ-Construction se rappellera de l’irresponsabilité du gouvernement.

Lors des consultations sur le projet de loi 33, la FTQ-Construction avait été proactive en suggérant de nombreuses pistes de solutions pour aider véritablement les travailleurs et travailleuses. Force est de constater que la ministre Thériault a fait la sourde oreille, puisqu’aucun amendement proposé par la FTQ-Construction n’a été retenu.

Une loi irresponsable

Alors que les relations de travail dans l’industrie de la construction étaient excellentes depuis plusieurs années, la loi 33 risque de faire reculer le Québec de 50 ans. L’industrie de la construction est présentement un vecteur de l’économie québécoise et la FTQ-Construction craint pour la suite des choses.

Plus particulièrement, la FTQ-Construction ne peut accepter de perdre le contact avec les entrepreneurs de l’industrie. Un syndicat, ça s’occupe des relations de travail. Une chose est claire : la FTQ-Construction continuera de défendre ses travailleurs et travailleuses.

La FTQ-Construction doute des véritables intentions du gouvernement libéral. Hier, à la fin de l’étude détaillée du projet de loi 33, la ministre du Travail, Lise Thériault, a déclaré que le gouvernement poursuivait ses démarches pour lutter contre la corruption et la collusion.

Il est odieux de faire croire de telle chose à la population sur le dos des travailleurs et travailleuses. Le rapport Duchesnault ne mentionne à aucun endroit le placement de la main-d’œuvre ou l’intimidation comme une cause de corruption ou de collusion. C’est plutôt dans sa cour et dans celle des entrepreneurs que Lise Thériault devrait intervenir.

La FTQ-Construction analyse ses options

Au cours des prochains jours, la FTQ-Construction analysera avec ses affiliés la loi telle qu’adoptée. Aucune option n’est écartée pour le moment.

Concernant le comité sur le placement de la main-d’œuvre instaurée par la loi, la FTQ-Construction réitère sa position. Si la FTQ-Construction ne peut pas avoir de contacts directs avec les entrepreneurs, elle ne siègera jamais sur ce comité bidon. Il y a des limites à la bonne volonté et à prendre les travailleurs et travailleuses pour des valises.

Cette loi n’est pas dans l’intérêt des travailleurs et travailleuses. Elle augmentera la précarité et réduira le rapport de force des syndicats. C’est une loi inacceptable et inapplicable. Pour la suite des choses, la FTQ-Construction consultera ses membres.

 

Yves Ouellet

Directeur général

 

Arnold Guérin

Président