Un budget mi-figue mi-raisin qui laisse sur la touche les travailleurs et travailleuses

Montréal, le 21 mars 2019. – La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) réagit de façon mitigée au premier budget de la CAQ. Alors que le gouvernement dispose d’une importante marge de manœuvre, il a raté une belle occasion d’investir dans sa main-d’œuvre, notamment dans le personnel des grands réseaux de la santé et de l’éducation.

Les hausses des sommes allouées aux réseaux de la santé (5,4 %) et de l’éducation (5,1 %) sont à peine supérieures à l’évolution des couts de système (qui sont notamment les hausses des couts des médicaments, des fournitures, de la main-d’œuvre, etc.). Autrement dit, seule une mince part de ces sommes visent une réelle amélioration des services, lesquels ont un urgent besoin de rattrapage.

« Si on se réjouit de l’augmentation du nombre de lits dans les hôpitaux et les CHSLD, ainsi que de l’ajout du personnel soignant, on se demande bien comment le gouvernement va finir par attirer de nouveaux travailleurs pour offrir ces mêmes services. Il faut de toute urgence améliorer les conditions d’exercice d’emploi des travailleurs et des travailleuses. On met beaucoup d’argent dans les infrastructures, mais qu’en est-il pour ceux et celles qui donnent les services ? », interroge le président de la FTQ, Daniel Boyer.

Au chapitre de l’environnement, la FTQ constate qu’aucun investissement neuf n’est alloué à la lutte contre les changements climatiques. Le milliard annoncé sur cinq ans provient de sommes déjà disponibles dans le Fonds vert. C’est bien que le gouvernement prévoit des sommes d’argent pour accompagner les entreprises dans leur transition énergétique, mais aucune mesure spécifique n’est prévue pour les travailleurs et travailleuses qui seront affectés par la transition énergétique.

Quant à la pénurie de main-d’œuvre, le gouvernement cherche surtout à hausser le taux de participation des travailleurs et travailleuses expérimentés ou des personnes immigrantes par un crédit d’impôt et une aide aux PME. Au plan de la formation professionnelle, les mesures annoncées sont trop timides.

« Vouloir inciter les personnes à intégrer la population active et se trouver un emploi est positif, mais le gouvernement devrait aussi porter une plus grande attention aux personnes déjà en emploi afin qu’elles n’abandonnent pas après seulement quelques années de service comme c’est le cas par exemple chez les préposés aux bénéficiaires ou encore le personnel enseignant », ajoute le président de la FTQ.

La FTQ se réjouit, par ailleurs, de plusieurs mesures qui auront des impacts positifs auprès des familles, notamment l’abolition graduelle de la contribution additionnelle pour les services de garde, l’Allocation famille, la bonification de l’exemption des pensions alimentaires, l’amélioration de la qualité de vie des proches aidants et les soins à domicile.

Enfin, la FTQ est déçue que le gouvernement Legault ne se soit pas engagé fermement à mettre en place d’un régime d’assurance médicaments public et universel, lequel améliorerait grandement la qualité de vie des Québécois et des Québécoises.

La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.