Cette lettre de Yves Ouellet directeur général de la FTQ-Construction, a été transmise le 21 janvier à l’ensemble des affiliés ainsi qu’à leurs employés. Nous vous invitons à en prendre connaissance, car elle met en lumière les reportages médiatiques des derniers jours.

 

Montréal, le 21 janvier 2010

À tous les membres du personnel de la FTQ-Construction et de ses affiliés

Confrères et consoeurs,

Comme vous pouvez le constater, la FTQ-Construction fait encore l’objet de plusieurs reportages médiatiques. Depuis décembre, à trois reprises, des procès-verbaux faisant état de discussions tenues lors de réunions de la FTQ-Construction ont été transmis, à notre insu, à divers médias. La décision du confrère Mercure de ne pas solliciter un nouveau mandat au prochain congrès en faisait partie. Le confrère Mercure, dans ses circonstances, a dû répondre aux médias.

Nous sommes en mesure de constater, M. Mercure le premier, qu’une mauvaise interprétation de ces propos circule actuellement sur la place publique. J’ai moi-même parlé au confrère Mercure et il m’a assuré que l’intention de ses propos était d’affirmer qu’aucune organisation, dans tous les secteurs de la société, n’est à l’abri de tentative d’infiltration du crime organisé. Il n’a jamais prétendu que notre organisation ou les autres syndicats de la construction étaient sous la botte du crime organisé ou que le crime organisé contrôlait le Québec!

Nous devons cependant constater, avec lucidité, et à la lumière des nombreuses allégations qui ont fait les manchettes au cours des deux dernières années, que des problèmes importants minent la crédibilité de l’ensemble de l’industrie. Il est indéniable que ces problèmes sont sérieux. C’est, entre autres, pour ces raisons que nous avons demandé une enquête publique en complément des enquêtes policières. Dans l’intérêt des travailleurs et travailleuses de la construction et de la population du Québec, nous devons faire toute la lumière sur la collusion, le blanchiment d’argent relié au travail au noir et les tentatives d’infiltration du crime organisé dans l’industrie de la construction.

De plus, ce soir à l’émission JE de TVA, Dominic Trottier journaliste à cette émission s’emploiera de façon grossière à sous-entendre que nous avons agi de façon incorrecte à l’égard d’offres d’emploi comme enquêteur à la CCQ. Il y a deux semaines, M. Trottier, a communiqué avec nous en affirmant avoir en main une copie d’un procès-verbal d’une réunion du comité exécutif de 2009. Ce procès-verbal faisait référence à l’annonce par le confrère Goyette, directeur général à l’époque, de l’ouverture de 13 postes d’enquêteurs à la CCQ. M. Goyette invitait les affiliés à transmettre l’information à leurs membres et d’acheminer les CV des personnes intéressées à la FTQ-Construction pour faciliter leur dépôt aux personnes concernées.

À cette époque, la véritable nature des emplois était encore inconnue. Comme vous le savez, pour devenir inspecteur sur les chantiers de construction au Québec, il faut avoir accumulé plus de 10 000 heures dans l’industrie. Il était donc justifié de faire parvenir l’information aux travailleurs et travailleuses de la construction.

Sans présumer de la teneur du reportage à venir, mais à la lumière de la publication d’un article dans le Journal de Montréal de ce matin, nous estimons que M. Trottier laisse planer le doute que nous ayons tenté de « placer notre monde » à la CCQ. C’est faux! Comme nous lui avons répondu il y a deux semaines, le processus a suivi son cours. Les emplois se sont avérés être des emplois d’enquêteurs au livre. Nos membres n’ayant pas, d’emblée, les compétences requises, aucun des affiliés ne nous a transmis de CV de leurs membres. De plus, après vérification, et ceci fut également dit à M. Trottier il y a deux semaines, au meilleur de nos connaissances, aucune candidature retenue pour ses postes n’est reliée, de près ou de loin à du personnel de la FTQ-Construction ou de ses affiliés. Le coeur des allégations de M. Trottier repose sur le fait que nous ayons demandé aux affiliés de nous transmettre les CV. Comme il fut dit et répété à M. Trottier, ce processus est normal et vise à faciliter l’acheminement des CV aux personnes concernées. Ensuite, comme toutes autres candidatures, elles doivent faire l’objet d’un processus d’embauche rigoureux.

Dans ses circonstances, confrères et consoeurs, je vous demande, et je sais que c’est difficile, de redoubler d’ardeur dans le travail que vous accomplissez. Nous nous employons au quotidien à défendre les travailleurs et travailleuses de la construction et je demeure persuadé que nos membres savent le reconnaitre.

 

Syndicalement,

Yves Ouellet

Directeur général de la FTQ-Construction