Le lundi 12 mars 2007- À moins d’un mois et demi de l’échéance des conventions collectives actuellement en vigueur, il apparaît de plus en plus évident que l’Alliance syndicale sera incapable d’en arriver à une entente satisfaisante avant le 30 avril 2007.

Quand incompétence rime avec incohérence
Il y a de cela quelques semaines, la FTQ-Construction faisait le décompte de ce qu’il en coûtera aux travailleurs et aux travailleuses de la construction si l’Alliance n’arrive pas à signer une entente dans les délais prévus, soit avant le 30 avril prochain.

Le sixième alinéa de l’article 48 de la Loi sur les relations de travail, la formation professionnelle et la gestion de la main d’œuvre dans l’industrie de la construction (R-20) prévoit qu’il est absolument illégal de négocier toute rétroactivité antérieurement à la date de signature des conventions renouvelées : « Le dépôt a un effet rétroactif à la date prévue dans la convention collective pour son entrée en vigueur. Toutefois, cette date ne peut en aucun cas être antérieure à la date de la signature de la convention collective. » (R-20, art. 48).

Voilà qui démontre clairement l’inconscience et l’inexpérience de l’Alliance en matière de négociation. Ce sont malheureusement les travailleurs et les travailleuses qui feront les frais de leur incompétence. Rappelons seulement, à titre indicatif, qu’un mois de retard dans les négociations représente 2 800 000$ de perdus pour les travailleurs et cet argent est, contrairement à ce que voudrait bien laisser entendre l’Alliance, non négociable.

Fausse image
L’Alliance ment honteusement aux salariés en leur laissant entendre qu’elle négociera une clause de rétroactivité dans les conventions collectives alors que la Loi R-20 stipule clairement qu’il est impossible de le faire.

En réalité, l’Alliance est dans une impasse : les négociations n’avancent pas et ils n’ont pas le rapport de force nécessaire pour faire bouger les choses. L’Alliance s’est lancée la tête baissée dans un processus de négociations sans aucune expérience et sans aucun plan stratégique : elle n’a même pas pensé à calculer son rapport de force s’il advenait que des moyens de pression s’avéraient nécessaires. Ainsi, les employeurs ont devancé l’Alliance en faisant appel, les premiers, à la médiation.

Soit l’Alliance accuse un retard important pour conclure une entente satisfaisante pour les travailleurs et des travailleuses de l’industrie, soit elle signe à la hâte une entente pour se donner fière allure, alors qu’en réalité, elle aura vendu les travailleurs pour quelques sous. D’une façon ou d’une autre, ce sont les travailleurs qui en feront les frais.

Pour la FTQ-Construction, cette négociation n’est qu’une mascarade. Même si l’Alliance syndicale a le mandat de négocier les nouvelles conventions collectives pour l’ensemble des travailleurs de l’industrie, cela ne veut pas dire qu’elle ait aussi la légitimité de le faire et l’état actuel des négociations le prouve bien.

Pour la FTQ-Construction, il n’est pas question d’encenser une entente qui aurait pour conséquence de vendre les travailleurs et les travailleuses de la construction!

La FTQ-Construction est l’association syndicale la plus importante de l’industrie avec 44% de représentativité.

MM/