Le jeudi 19 avril 2007 – La tournée provinciale 2007 de la FTQ-Construction faisait halte, hier soir, à Gatineau pour rencontrer les travailleurs de la région. Le président du Comité d’action syndicale (CAS) de l’Outaouais, Yves Cloutier, dirigeait l’assemblée. Plusieurs sujets figuraient à l’ordre du jour, mais les négociations étaient au cœur des débats.

 

Le dossier chaud de l’heure : les négociations
D’emblée, le directeur général de la FTQ-Construction, Jocelyn Dupuis, a tenu a rappeler que le leadership de la FTQ-Construction lui avait permis, en 2004, de conclure une excellente ronde de négociations et d’établir des conditions de travail ainsi qu’une augmentation de la masse salariale enviables pour les travailleurs et les travailleuses de la construction.

 

L’Alliance syndicale n’aura réussi à négocier qu’un recul effarant de 40 ans quant aux conditions de travail durement gagnées depuis des années pour quelques sous de plus en augmentation salariale. L’Alliance s’apprête à signer une convention qui vend les travailleurs et les travailleuses de l’industrie et elle tente de leur jeter de la poudre aux yeux : «C’est terrible de prendre les travailleurs pour des imbéciles de cette façon! Cette négociation effroyable est le fruit du manque d’expérience et de l’irresponsabilité de l’Alliance syndicale!», s’exclamait Jocelyn Dupuis en pleine assemblée.

 

Il ajoute que les gains monétaires ne sont pas mal en soi : « C’est toujours intéressant pour les travailleurs d’avoir plus d’argent dans leurs poches et on reconnaît ça. » Le problème, c’est que l’Alliance se sert de ces gains pour cacher tout ce qu’ils ont laissé aller. Dans les faits, si on comptabilise toutes les pertes de conditions de travail, les travailleurs paient bien cher ces fausses augmentations de salaire : montants inégaux pour les assurances d’un secteur d’activité à l’autre, aucune somme allouée au fonds de retraite, temps supplémentaire désormais obligatoire sur les chantiers éloignés et à baraquement, augmentation de l’horaire de travail et abolition de la journée de 8 heures.

 

Dorénavant, dans l’ICI, pour les salariés affectés au service, à la réparation et à l’entretien, la journée de travail s’étendra de 6h30 à 20h, à raison de 10 heures par jour, jusqu’à 40 heures semaine du lundi au vendredi; l’Alliance a donc vendu le surtemps et accorde le droit de gérance de l’horaire de travail aux employeurs. « C’est inacceptable! Le pire, c’est qu’ils osent dire que c’est pour augmenter la flexibilité des horaires afin d’accommoder l’industrie… Belle conciliation travail-famille! Et ça se dit leader syndical…! », s’indignait le directeur général.

Un représentant syndical permanent de plus pour l’Outaouais
Outre les négociations, il y avait tout de même une annonce importante pour les membres de la FTQ-Construction de la région de l’Outaouais : un représentant syndical, sous la responsabilité de la FTQ-Construction, sera affecté à temps complet pour les sections locales n’ayant pas de représentant dans la région. Voilà qui permettra d’assurer un service adéquat aux membres de la FTQ-Construction, peu importe leur métier ou occupation.

La valeur cachée d’une pause 15 minutes Concernant les négociations, Richard Goyette mentionne que l’Alliance a laissé aller la pause santé. La preuve en est que la santé et la sécurité des travailleurs et des travailleuses importe peu à l’Alliance quand on sait qu’une pause, après une période de travail, contribue considérablement à diminuer les accidents de travail. La « pause santé » avait été négociée par la FTQ-Construction, consciente de cette réalité et soucieuse de la santé et de la sécurité des travailleurs. Encore une fois, on voit bien que la FTQ-Construction est la seule association véritablement active en matière de santé et de sécurité du travail.

Cette pause perdue représente, pour les employeurs, une économie moyenne de 14,32$ par jour, par salarié, en plus des gains de production. Si on calcule que l’Alliance n’a rien négocié en retour, que les salariés perdent ainsi des heures de chômage et d’assurance, alors les augmentations de salaire ne seront en réalité qu’effectives au bout de trois ans. Vous payez donc vos propres augmentations de salaire!

Assurance emploi : des développements dans l’air
Serge Dupuis, directeur à la sécurité du revenu, rappelle que la FTQ-Construction s’est toujours beaucoup impliquée dans le dossier de l’assurance emploi, que ce soit lors de l’importante manifestation à Chicoutimi en 2000, du rassemblement devant les bureaux du ministre Denis Coderre ou encore, lors de la Marche des chômeurs cet automne dernier.

Le projet de loi C-269, déposé par le Bloc québécois, ira bientôt en troisième lecture. Lundi dernier, les grandes centrales syndicales du Québec, dont la FTQ, ainsi que les groupes de chômeurs, se sont réunis à Ottawa pour faire comprendre au gouvernement conservateur que la balle est dans son camp et qu’il est urgent de faire bouger les choses. S’il est adopté, ce projet de loi contribuerait à redonner un peu de dignité aux chômeurs et certaines des mesures suggérées découlent des recommandations déposées par la FTQ-Construction dans son mémoire, tel que de ramener à 360 heures le plancher des heures comptabilisées pour l’accès au régime. Voilà qui touche directement la région de l’Outaouais, où il faut actuellement 700 heures pour accéder à l’assurance emploi.

Fonds de formation de l’industrie de la construction (FFIC)
Louis-Marie Lepage, agent de promotion du FFIC pour la FTQ-Construction, souligne l’importance du perfectionnement recyclage pour l’expertise de la main-d’œuvre de l’industrie de la construction. En ce sens, le FFIC est un véritable succès.

Depuis 2000, le nombre de travailleurs et de travailleuses ayant bénéficié d’une formation a doublé chaque année, dépassant ainsi les objectifs visés par le Fonds au départ. En 2006, 15 400 personnes avaient suivi une formation et pour 2007, on note une augmentation de près de 10%, ce qui représenterait entre 17 000 et 18 000 salariés.

Afin d’augmenter le nombre de participants, le FFIC bonifie chaque année les incitatifs offerts aux travailleurs et aux travailleuses intéressés à suivre de la formation. Suite à un récent sondage effectué par le FFIC, 91% des participants se disaient satisfaits des cours qu’ils ont reçus.

Fonds de solidarité FTQ
Michel Desjardins, coordonnateur au Fonds de solidarité FTQ, était aussi présent pour faire valoir les nombreux avantages offerts par le Fonds, dont la retenue sur le salaire, une particularité pour les travailleurs de la construction.

Les « RL » constituent aussi un service intéressant. Chaque section locale peut désigner une personne pour suivre une formation au Fonds. Cette personne sera alors « responsable locale » et pourra donner un service immédiat à même les chantiers, dans chaque région du Québec. Le Fonds de solidarité vous permet d’économiser et de bénéficier d’intéressants crédits d’impôts tout en contribuant au développement économique du Québec.

La FTQ-Construction remercie tous les travailleurs qui se sont déplacé hier soir, à Gatineau, pour participer à cette assemblée!

MM/

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