La Marche des Chômeurs s’est conclue hier sur une note plutôt positive

Montréal, le 19 octobre 2006 – La Marche des Chômeurs s’est clôturée ce mercredi par l’arrivée de l’ensemble des marcheurs dans la capitale nationale. Afin de soutenir la cause ainsi que ses marcheurs, la FTQ-Construction, avec une délégation d’environ cinquante personnes, s’est jointe au peloton pour entrer à Ottawa. La FTQ-Construction est fière d’avoir participé à cet évènement qui touche tout particulièrement l’industrie de la construction au Québec.

La FTQ-Construction réitère son engagement dans le dossier de l’assurance-emploi

Une fois parvenu sur la terrasse du Parlement, Jocelyn Dupuis, directeur général de la FTQ-Construction, s’est exprimé devant la foule, rappelant que la FTQ-Construction ne laisserait pas tomber le dossier de l’assurance-emploi : «Il faut continuer de dénoncer le gouvernement qui se cache derrière de fausses statistiques. La situation économique n’est pas aussi bonne qu’on voudrait bien le laisser croire et les données sur le taux de chômage sont honteusement erronées : elles sont camouflées pour faire bonne figure. » En effet, les travailleurs et les travailleuses ne se qualifiant pas pour recevoir des prestations d’assurance-emploi sont automatiquement évincés des statistiques couvrant le chômage, ce qui donne un portrait absolument discordant de la situation réelle.

À propos de l’attitude du gouvernement concernant le dossier de l’assurance-chômage, le leader syndical tenait à ajouter qu’«on est tanné de la lâcheté d’un gouvernement qui ne prend pas ses responsabilités, qui est lui-même créateur de chômage et qui traite ensuite les prestataires comme des mendiants! C’est honteux, surtout venant de la part d’un gouvernement qui a volé la caisse de l’assurance-emploi payée par les travailleurs et qui continue encore de le faire. Juste pour cette année, ils ont déjà pillé 2 milliards de dollars pour assurer on ne sait trop quelles dépenses!».

Ce qu’en dit l’opposition…

Les représentants de l’opposition se sont aussi exprimés sur la question du sort des chômeurs et des chômeuses. Le Bloc Québécois a déposé un projet de loi (C-269) visant à modifier la Loi de l’assurance-emploi en mai 2006. Si l’opposition vote en faveur du projet, des modifications seront enfin apportées à l’actuel régime.

Devant les manifestants, Jack Layton, chef du Nouveau Parti Démocratique, a publiquement confirmé mercredi que son parti appuierait le projet aux Communes. Quant au député responsable libéral, M. Rodriguez, il a mentionné que le parti était d’accord sur les principes énoncés dans le projet déposé par le Bloc. À cela, la FTQ-Construction répond que les libéraux devraient laisser faire un peu leurs principes : ça ne met malheureusement pas de beurre sur les toasts des chômeurs; ils devraient plutôt voter pour le projet de loi C-269 s’ils souhaitent vraiment faire avancer les choses.

La FTQ-Construction se réjouit des positions prises par le Bloc et le NPD et espère sincèrement que les libéraux prendront leurs responsabilités, ce projet leur donnant une chance de rencontrer les engagements qu’ils avaient pris (et puis finalement fuis) en 2000 concernant le sort des chômeurs.

Florien Lebel dresse un bilan de son expérience

Florien Lebel, marcheur délégué de la FTQ-Construction, a dit avoir grandement apprécié son expérience. Cette marche lui aura permis de rencontrer plusieurs membres d’autres syndicats et associations qui se battent pour les mêmes revendications. Le chômage est un dossier que connaît bien M. Lebel, tant comme travailleur qu’en tant que représentant syndical pour la section local 9 de la FTQ-Construction. « Peu importe l’origine des travailleurs et des travailleuses ou encore le secteur dans lequel ils oeuvrent, tous arrivent au même constat, tous vivent la même réalité : la situation est inadmissible!», d’affirmer Florien Lebel.

Il est honteux qu’une société n’arrive pas à prendre en charge des gens qui sont souvent forcés de cesser de travailler pour un temps, soit en raison d’une mise à pied, d’une baisse de l’activité économique ou encore parce qu’ils travaillent dans un secteur saisonnier.

Comment se fait-il que le peuple s’entend pour dénoncer la situation des chômeurs tandis que leurs représentants politiques ne comprennent pas et ne voient pas la réalité telle qu’elle est? C’est à se demander pour qui et dans quel but ils travaillent…

MM/