La FTQ-Construction accuse le gouvernement du Québec d’immobilisme dans le dossier des allégations de corruption dans l’industrie de la construction et de se servir des syndicats comme boucs émissaires afin de détourner l’attention du public des accusations de collusion reliées aux contrats gouvernementaux, aux partis politiques et le lobbying d’entreprise qui risqueraient de mettre le gouvernement dans l’embarras.

« Le ministre Dutil l’a confirmé : l’Escouade Marteau n’enverra pas de criminels devant les tribunaux avant plusieurs années ! Et la commission Charbonneau n’est pas la police », souligne Yves Ouellet, directeur général de la FTQ-Construction. « Aucune des allégations de corruption n’a fait l’objet d’une arrestation… ce n’est pas normal. Que le gouvernement commence par faire le ménage dans sa propre cour avant d’accuser les syndicats ! Heureusement, nous savons que les travailleurs de la construction ne sont pas dupes de la stratégie utilisée et que cette offensive n’a pas eu le résultat escompté. »

« La stratégie du gouvernement jusqu’à maintenant a consisté à attaquer les deux principales associations de la construction, dont la FTQ-Construction, pour les affaiblir au lieu de régler les vrais problèmes», soutient Arnold Guérin, président de la FTQ-Construction, qui rappelle que les accusations lancées par le gouvernement envers ces deux syndicats se sont révélées sans fondement. « La FTQ-Construction n’utilise pas d’intimidation. Il n’y a pas non plus de tordage de bras dans l’industrie de la construction. On a pris prétexte sur deux ou trois cas isolés sur la Côte-Nord pour se lancer dans une offensive généralisée contre la FTQ-Construction et tenter de convaincre la population que les syndicats sont l’ennemi à abattre.»

Selon les dirigeants de la FTQ-Construction, le gouvernement répand des informations erronées et effectue de la désinformation pour détourner l’attention des accusations de collusion et ce, sans tenter de régler les problèmes identifiés par l’Unité permanente anticorruption et la Commission Duchesneau. Dans son rapport, Jacques Duchesneau dévoilait  » qu’un système bien établi existe dans lequel financement politique et collusion dans l’industrie de la construction vont de pair. Le crime organisé est partie prenante de ce système « . Il établissait également un lien direct entre l’industrie des travaux routiers et le financement des partis politiques. Lors de son très médiatisé passage en commission parlementaire l’automne dernier, le commissaire a même évoqué l’existence d’élections municipales «clé en main» offertes par certaines firmes, en retour de contrats.