Montréal, 4 juillet 2006 – L’année 2006 s’annonçait assez prometteuse sur le plan des investissements et des activités de chantiers. À tout le moins, elle s’annonçait aussi favorable que 2005. Après sept mois d’activité économique, nous pouvons, à ce jour, affirmer que les pronostiques pour l’année en cours se confirment.

Cela fait maintenant neuf ans que l’industrie se porte bien et, pour 2006, l’horizon semble toujours clair. La seule ombre au tableau : un ralentissement de la construction résidentielle, ce qui est normal compte tenu de l’effervescence exceptionnelle de ce secteur au cours des dernières années.

Heures travaillées :

En 2005, le nombre total d’heures travaillées pour l’ensemble de l’industrie de la construction au Québec était de 127 millions et l’on prévoit atteindre sensiblement le même volume en 2006 (1), tel se dessine le scénario global. Concernant chacun des secteurs de façon plus spécifique, notons une baisse de 12% de variation pour le résidentiel, avec 22 millions d’heures travaillées anticipées. Le secteur le plus actif est l’institutionnel et commercial avec 63 millions d’heures, une constante par rapport à 2005. Le génie civil et voirie constitue le secteur ayant la plus forte variation, soit 8%, ce qui représente 26 millions d’heures anticipées. L’industriel, quant à lui, affiche une hausse de 7% avec 16 millions d’heures.

Répartition régionale :

De façon générale, la répartition régionale des activités économiques reliées à l’industrie de la construction se traduisent comme suit : près de 60% pour le Grand Montréal, environ 14% pour la région de Québec et les autres régions du Québec se répartissent donc le 27% restant (2) . Ainsi, pour l’année 2006, les régions Mauricie-Bois-Francs et Saguenay-Lac-St-Jean sont celles bénéficiant de la plus grande avancée, avec des variations respectives d’environ 15% et 10%. Québec et Bas-St-Laurent-Gaspésie sont aussi sur la pente croissante avec des variations positives de 5%. Pour ce qui est de l’Estrie et du Grand Montréal, 2006 sera marquée par la stabilité des activités régionales. L’Outaouais et l’Abitibi-Témiscamingue affichent un léger recul d’environ 5% par rapport à l’an dernier. Finalement, la Baie-James et la Côte-Nord font un bond en arrière de l’ordre de 20% en raison de la fin de gros chantiers (3) .

À l’heure actuelle :

Actuellement, bon nombre de chantiers d’importance sont en cours un peu partout à travers la province. Notamment, au niveau de l’institutionnel, l’Îlot Voyageur (UQAM, Montréal) en est un bon exemple. Il s’agit d’un chantier de 320 millions de dollars s’échelonnant de 2005 à 2008. De plus, du côté de l’énergie électrique, on compte aussi des projets d’envergure tels que Beauharnois (1 500 M$), Péribonka IV (1 300 M$) ainsi que Chute Allard et Rapides-des-Cœurs (700 M$). Ces chantiers seront actifs pour encore de 2 à 3 ans, et jusqu’en 2013 pour Beauharnois. Les projets de routes et d’infrastructures vont aussi bon train : Autoroute 70 (Alma-La Baie/ 165 M$) et l’Autoroute 30, partie est (Candiac/ 135 M$).

Droit devant :

Même si quelques-uns de ces chantiers se termineront au cours des prochaines années (environ de 2 à 3 ans en moyenne), plusieurs autres projets très prometteurs pour l’industrie de la construction sont déjà annoncés. Parmi les plus importants, notons au passage la réfection du Rond-point Dorval prévue pour 2006 (Montréal-193 M$), le Port méthanier de Lévis (700M$) qui devrait débuter en 2007 et le Campus Longueuil de l’Université de Sherbrooke, phase 2. C’est sans compter les projets qui sont dans l’air depuis quelques temps déjà comme le CHUM (Montréal), La Romaine, l’Autoroute 30- partie ouest (Châteauguay/Vaudreuil) et l’ajout de trains de banlieue.

Les besoins de main d’œuvre, un risque à prendre :

Bien que l’on annonce régulièrement des besoins en main d’œuvre dans un métier ou une occupation donné, il convient tout de même d’être prudent quant à ces déclarations. Tous n’analysent pas la situation de la même façon… La partie syndicale, et particulièrement la FTQ-Construction, n’est pas d’accord avec l’ouverture un peu prématurée de certains bassins. Cette position ne vise pas à empêcher les nouveaux travailleurs d’entrer dans l’industrie de la construction ou encore à limiter ceux qui cherchent du travail, loin de là. Le Règlement sur l’embauche et la mobilité de la main d’œuvre des salariés dans l’industrie de la construction a été élaboré selon une approche provinciale, favorisant la mobilité des travailleuses et des travailleurs. Ainsi, avant de crier au manque de main d’œuvre pour un métier particulier dans une région donnée et de demander l’ouverture du bassin, peut-être faudrait-il analyser la situation (bien souvent temporaire) dans une perspective plus régionale. Les critères du Règlement sont développés de façon à favoriser la mobilité des salariés. Lorsqu’une région atteint le seuil de plein emploi pour un métier ou une occupation spécifique, il vaut mieux favoriser l’embauche des travailleurs et des travailleuses des régions connexes avant d’ouvrir les bassins. Voilà qui évite aussi les embauches précipitées qui se résolvent bien souvent en chômage quelque temps après…

N.B. : Tous les chiffres contenus dans ce texte sont des approximations anticipées.

MM/

(1) Direction recherche et organisation, Commission de la construction du Québec, Perspectives 2006, décembre 2005.

(2) CCQ.

(3) CCQ.