Montréal, le 5 septembre 2006 – Les 11 et 12 septembre prochains se tiendra le « Forum sur la productivité et l’emploi dans l’industrie de la construction ». La FTQ-Construction participera à cette activité en y déléguant une cinquantaine de participants. Le mandat dévolu aux membres de notre délégation se résume principalement à faire connaître nos positions sur les différents aspects qui concernent les travailleuses et les travailleurs de la construction dans leur quotidien.

D’entrée de jeu, avouons que la FTQ-Construction entretient certaines réserves à l’endroit de ce type d’activité dans la mesure ou la dernière fois ou une telle expérience a été tentée, ce sont les salariés de la construction qui en ont payé le prix. Plus particulièrement, en novembre 1993, le gouvernement libéral d’alors invitait les acteurs de l’industrie à participer à un important « Sommet sur l’industrie de la construction ». Dans le cadre des travaux, les participants avaient alors proposé des avenues de solutions intéressantes afin de faire face à d’évidentes difficultés ponctuelles tout en s’assurant d’un plan de travail portant sur la résolution de problèmes à plus long terme. En réponse à ce « Sommet », auquel il avait pourtant participé, le gouvernement brisait tout dialogue entre lui et l’industrie en désyndiquant le secteur de la construction résidentielle. Comme tentative de solution aux difficultés que pouvaient rencontrer l’industrie on aurait pu trouver mieux. Les travailleuses et les travailleurs de la construction du secteur résidentiel avaient connu une importante baisse de leur rémunération et se voyaient exclus du régime d’assurance et de retraite. Voilà pourquoi, à la FTQ-Construction, c’est avec une réelle méfiance que les membres de notre délégation franchiront le seuil des salles de délibération du « Forum ». Que l’on nomme cet événement « Sommet » ou « Forum » n’y changera rien. Ce qu’il est urgent de savoir, c’est ce qui se cache derrière les mots.

La FTQ-Construction tient aussi à s’assurer que le débat portant sur la « Productivité et l’emploi » tiendra compte des aspects humains. Si bon nombre de questions se posent à l’endroit de l’industrie, c’est plutôt à la capacité d’apporter des réponses que la FTQ-Construction se consacrera lors de ce Forum. Les questions demeurent les mêmes depuis des années… ce sont les réponses qui deviennent nécessaires. Le manque de planification, la gestion déficiente des chantiers, la mauvaise évaluation du coûts des travaux, les modes de soumissions, le mépris affiché à l’endroit de la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs, les cycles de chômage et de sous-emploi suivis de périodes d’activités intenses. Voilà autant de sujets qui nous paraissent prioritaires et devant faire partie intégrale de l’agenda.

L’engagement que prendront les intervenants sur les diverses facettes du monde de la construction déterminera les actions de la FTQ-Construction pour les années à venir. Pour nous, il en va de la qualité de vie de ceux qui oeuvrent jour après jour à construire le Québec et à façonner son territoire. Pour qu’un « Forum » portant sur la productivité et l’emploi s’avère une réussite, il est fondamental de traiter en priorité ceux qui produisent et qui exercent ces emplois : au cœur des débats, « la personne humaine ».

Reste à savoir si, pour le gouvernement du Québec, le « Forum » se veut un moyen visant l’amélioration d’un secteur économique qui, malgré certaines difficultés, se porte bien ou s’il s’agit d’un simple exercice de style dans une année qui pourrait bien se révéler… électorale.

Richard Goyette