Saint-Sauveur, le 11 septembre 2006 – C’est avec la ferme intention de faire ressortir les composantes à figure «humaine» de la productivité que la FTQ-Construction, par la voix de sa cinquantaine de délégués, se présente ce matin au «Forum sur la productivité et l’emploi dans l’industrie de la construction».
S’il est vrai que la productivité repose sur un ensemble de facteurs objectifs, il n’en demeure pas moins que l’un des principaux demeure la main-d’œuvre. C’est pourquoi, la FTQ-Construction s’assurera que l’on fera une place importante à cet aspect de la productivité tout au long de ce forum. Pour sa part le président de la FTQ, Henri Massé, se dit préoccupé par toute éventuelle tentative du gouvernement du Québec de modifier le cadre juridique actuel d’un régime qui permet au Québec d’être la province en tête de liste en matière de productivité.

Jean Lavallée, président de la FTQ-Construcion, a tenu à rappeler, dès le début du «Forum», que dans une industrie caractérisée par des instabilités de toutes sortes, il serait temps que l’on s’attaque aux sources du mal: «Chômage cyclique, suremploi suivi de période de sous emploi sont des réalités avec lesquelles notre population doit composer constamment. La durée d’un chantier étant de 2 mois et demi en moyenne, comment doit-on faire pour sécuriser les travailleuses et les travailleurs de la construction dans leur quotidien?

Pour sa part, le directeur général, Jocelyn Dupuis, a tenu à rappeler que la productivité doit s’inscrire dans une vision globalisante où tous sont concernés, «de la table à dessin jusqu’à la livraison du projet», plutôt que sur les seuls salariés de la construction. Les hommes et les femmes de l’industrie de la construction, qui sont à bâtir chaque jour le Québec que nous connaissons, oeuvrent à l’intérieur d’un immense système complexe sur lequel ils ont peu d’influence dans la réalité. En contre-partie, de s’interroger le leader syndical, leur offre-t-on la sécurité physique et financière qu’ils sont en droit de s’attendre?

En ce qui à trait à la sécurité et la santé des travailleurs de la construction, Richard Goyette, directeur général adjoint de la FTQ-Construction, a tenu encore une fois à souligner le mépris affiché à l’endroit de la vie et de la santé des travailleuses et des travailleurs de la construction : «Dans une industrie où il se tue entre 20 et 30 personnes à chaque année, où avec à peine 4% de la main d’œuvre on compte pour 20% des décès, parler de productivité passe obligatoirement par des mesures concrètes afin de sauvegarder l’intégrité physique de ceux-ci. Dans le cas contraire, les travailleuses et les travailleurs de la construction auront compris ce que veut dire «productivité» pour les organisateurs de ce Forum.

RG/MM

4a2333027c3c8d7a85c86cdd78b2f6be