La FTQ-Construction a pris connaissance de la décision du ministre du Travail, M. Jean Boulet, faisant suite aux consultations du comité d’experts indépendant, de réduire considérablement les exigences de formation pour le métier de grutier.

 

La FTQ-Construction est inquiète des répercussions négatives qu’engendreront les modifications proposées par le ministre du Travail sur la sécurité des travailleurs et des travailleuses. « Récemment, quelques incidents impliquant une grue sont survenus, et ce, malgré que les opérateurs soient des grutiers formés et expérimentés. Pouvez-vous vous imaginer ce que ce sera lorsque Monsieur ou Madame tout le monde pourra prendre les commandes ? » précise le président de la FTQ-Construction, M. Rénald Grondin.

 

Une question de santé et sécurité

Il ne faut pas oublier que l’industrie de la construction est le milieu de travail le plus mortel au Québec. Chaque année, une cinquantaine de travailleurs et de travailleuses de la construction décèdentàla suite d’un accident. En 1989, employeurs et syndicats de grutiers, ministère de l’Éducation, CSST et CCQ sont arrivés à la conclusion que la solution passait par la formation professionnelle pour réduire les accidents impliquant une grue ou un camion-flèche. La formation actuelle, adoptée en 1997, a permis de réduire considérablement les accidents sur les chantiers. Une main-d’œuvre formée et qualifiée permet de rendre les milieux de travail plus sécuritaires.

 

Faciliter l’accès au métier sans égard à la sécurité

Le ministre du Travail a indiqué que les mesures proposées permettront l’accès au métier de grutier par une autre voie que celle de la formation professionnelle. Cette façon de faire permettra à des salariés d’acquérir leur expérience au quotidien, malgré qu’ils n’aient pas encore les qualifications requises pour manier une grue, et ce, dans le but de faciliter l’accès au métier de grutier, entre autres, lors de pénurie de main-d’œuvre. « Est-ce qu’en cas de pénurie le ministre du Travail permettrait à un résident en médecine d’exécuter une opération à un genou sans formation sous prétexte que c’est moins dangereux qu’une opération à cœur ouvert ? »,se questionne le directeur général de la FTQ-Construction, M. Éric Boisjoly.

 

En conclusion

La FTQ-Construction continue de croire que la solution pour rendre un milieu de travail sain et sécuritaire est l’obtention d’un diplôme d’études professionnelles délivré par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.