En 2019, l’industrie de la construction a atteint des sommets avec des investissements de près de 53 milliards de dollars et avec les 177,2 millions d’heures travaillées enregistrées. Elle représente 1 emploi sur 20 au Québec composée d’un bassin de 175 893 travailleurs et travailleuses et de 26 005 entreprises.

Ainsi, l’industrie de la construction est un secteur de première importance pour la relance économique annoncée par le gouvernement du Québec afin de contrer les conséquences désastreuses de la pandémie de la COVID-19. Cependant, nous sonnons l’alarme depuis plusieurs mois à propos d’obstacles qui pointent à l’horizon. L’industrie souffre d’un problème de rétention de main-d’oeuvre récurrent ; un manque de formation professionnelle se fait sentir sérieusement et certains programmes de formation professionnelle sont en péril en raison notamment des « ouvertures de bassins » qui ont permis de faire entrer une grande quantité de main-d’oeuvre sans formation. Tout cela pose un problème important quant à la réussite de la relance et à la création de relève dans l’industrie de la construction.

Nous vous transmettons donc les principales préoccupations que soulève, selon nous, cet état de situation, en espérant que le gouvernement, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS), le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MÉES) et la Commission de la construction du Québec (CCQ) soient davantage proactifs en matière de formation professionnelle dans l’industrie de la construction. Il est impératif de mettre de l’avant tous les moyens nécessaires afin de répondre aux besoins de compétence de la main-d’oeuvre dès maintenant, car la rareté de travailleurs et de travailleuses formés et qualifiés ne fera qu’empirer.

Nos propositions

  1. Comme principal donneur d’ouvrage, le gouvernement doit assurer une saine planification des appels d’offres et des travaux publics afin de stabiliser la demande de main-d’oeuvre ;
  2. Faire connaître les opportunités d’emplois dans toutes les régions ;
  3. Améliorer l’accessibilité aux CFP ou créer des incitatifs financiers ;
  4. Augmenter et promouvoir les DEP de la construction dans toutes les régions ;
  5. Réaliser la demande de 11 271 nouveaux diplômés par année pour 2021 à 2024 ;
  6. Prioriser la formation professionnelle pour l’entrée de nouvelle main-d’oeuvre afin de contrer la tendance actuelle qui consiste à attendre « l’ouverture des bassins ». Ce mécanisme comporte davantage d’effets négatifs que positifs. Il s’agit d’une solution à court terme. Le nombre de départs est significatif pour ces non-diplômés.
  7. De plus, le VGQ dans son rapport de 2018-2019 sur la compétence de la main-d’oeuvre dans la construction a constaté que le suivi de la CCQ en lien avec l’obligation de formation des non-diplômés est déficient et n’est pas appliqué à tous les apprentis soumis à cette obligation. Cette situation est intolérable et néfaste à tous les points de vue, notamment sur la compétence de la main-d’oeuvre. La CCQ admet ne pas pouvoir assurer actuellement le suivi demandé par le VGQ ;
  8. Favoriser des mesures qui améliorent la rétention de la main-d’oeuvre et qui valorisent la formation professionnelle et le développement des compétences par l’apprentissage en chantier ;
  9. Le gouvernement doit assurer, promouvoir et améliorer la lutte contre le travail au noir ;
  10. Les mesures sanitaires pour contrer la pandémie de la COVID-19 doivent être et demeurer la priorité sur les chantiers de construction. Les employeurs doivent avoir des protocoles de prévention et les suivre de façon rigoureuse.

Pour consulter la totalité du mémoire:
20201028 – Mémoire FTQ-Construction – Formation professionnelle