Montréal, le 13 janvier 2019. – L’année 2018 aura été marquée par l’élection d’un gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ). Pour la FTQ, cela met un terme au règne libéral et cela doit aussi être l’occasion de mettre un terme aux politiques d’austérité « Nous l’avons dit et répété, les libéraux ont saccagé les services publics. Plus jamais la FTQ ne va accepter que le Québec soit pris en otage par de telles mesures et nous attendons du nouveau gouvernement qu’il réinvestisse de façon importante dans les services à la population », déclare le président de la FTQ, Daniel Boyer.

La chance au coureur

« Maintenant, nous voulons travailler avec le nouveau gouvernement pour faire du Québec une société plus juste, plus égalitaire, plus verte et plus démocratique, et l’année 2019 s’annonce pleine de défis », ajoute le président de la FTQ, Daniel Boyer.

 

Parmi ses grandes priorités pour 2019, la FTQ poursuivra ses efforts pour que le salaire minimum soit haussé à 15 $ l’heure le plus tôt possible afin de permettre à l’ensemble des Québécois et Québécoises de sortir la tête de l’eau et de vivre dans la dignité. La centrale syndicale entend également maintenir la pression sur Québec afin que soit instauré un véritable régime public et universel d’assurance médicaments. La campagne « La pièce manquante », menée conjointement avec la CSN et la CSQ, prendra ainsi de l’ampleur au cours des prochains mois.

 

« Le régime à deux têtes, privé-public, qui a cours au Québec ne répond clairement pas aux besoins actuels et cause des injustices graves à une grande partie de la population. Ce n’est pas normal que près de 9 % de la population ne prenne pas ses médicaments en raison des coûts. Il faut agir dès maintenant », déclare le président de la FTQ, Daniel Boyer.

 

En environnement, tout le dossier des changements climatiques doit devenir prioritaire pour la CAQ. « Qu’on le veuille ou non, les changements climatiques auront un impact sur nos économies et nos emplois. Il faut penser dès maintenant la transition énergétique et cela doit se faire de manière juste et équitable pour les travailleurs et travailleuses, avec un minimum d’impact pour ceux et celles susceptibles d’être affectés par cette transition. À ce sujet, la FTQ va poursuivre cette année sa tournée du Québec afin de sensibiliser les travailleurs et travailleuses, ainsi que les leaders syndicaux à ces changements », mentionne le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux.

 

Des réformes à venir

La FTQ salue les signes d’ouverture envoyés par le nouveau gouvernement en ce qui a trait à la modernisation du régime de santé et sécurité au travail (accidents de travail, maladies professionnelles et Loi sur la santé et sécurité au travail). « Ça fait longtemps que nous réclamons une modernisation de cette loi. Par exemple, il est déplorable que la loi ne s’applique pas à tous les travailleurs et travailleuses, notamment ceux et celles qui œuvrent dans l’industrie de la construction. Par ailleurs, nous comprenons que la CAQ a l’intention d’interdire toutes les clauses de disparité de traitement et souhaite améliorer la règlementation pour mieux encadrer les agences de placement qui placent des travailleuses et travailleurs temporaires, dont beaucoup sont des personnes immigrantes, dans des entreprises clientes, bravo ! », d’ajouter le secrétaire général.

 

Le nouveau gouvernement devra également porter une attention particulière à tout le dossier de la francisation dans les milieux de travail et à celui de la violence envers les femmes. Nous attendons aussi avec impatience le projet de loi sur la réforme du mode de scrutin. « Autre dossier : les négociations dans le secteur public qui approchent à grands pas. Nous allons œuvrer à former un nouveau front commun et à faire en sorte que les travailleurs et travailleuses de ce secteur aient le traitement qu’ils méritent. Parmi les irritants de 2018, nous ne pouvons que déplorer le lockout qui perdure à l’aluminerie ABI de Bécancour et l’annonce de la mise à pied de 2500 travailleurs et travailleuses de Bombardier », souligne Daniel Boyer.

 

2019, une année d’élection et de Congrès

Au fédéral, la lutte contre les paradis fiscaux, le dossier de l’environnement, le gâchis du système de paie Phénix et l’imposition d’une loi spéciale forçant le retour au travail des postiers et postières constituent des déceptions. « Comme il y aura des élections cet automne, la FTQ compte bien faire entendre sa voix et diffusera auprès de ses membres et de la population sa plateforme électorale afin de susciter des débats. Mais avant, la FTQ souhaite qu’Ottawa agisse rapidement dans le dossier de l’assurance-emploi en rétablissant dès le prochain budget le tribunal de première instance triparti dans lequel on retrouve un représentant des travailleurs, un représentant des employeurs et un président neutre sur le modèle des anciens conseils arbitraux et qui siège dans toutes les régions du pays. Lors de la prochaine campagne fédérale, la FTQ va demander aux différentes formations de s’engager à améliorer la Loi sur l’assurance-emploi pour tenir compte des nouvelles réalités du monde du travail et de régler de façon définitive la question du “trou noir” qui prive de prestations décentes les travailleuses et travailleurs saisonniers. Ottawa doit aussi instaurer un régime public d’assurance médicaments avec droit de retrait pour le Québec avec pleine compensation afin qu’il puisse mettre en place son propre régime. Le gouvernement fédéral doit également se repositionner en matière d’environnement », de demander le secrétaire général.

 

L’année 2019 est une année de Congrès pour la FTQ. Au cours des prochains mois, les militants et militantes seront appelés à réfléchir et à faire des propositions sur leur vision de la société québécoise et du monde syndical. « Le monde du travail est en pleine mutation en raison, entre autres, de la révolution numérique 4.0 et de la transition énergétique. Il est clair pour nous que cette transformation des milieux de travail doit se faire en lien avec les valeurs défendues par le milieu syndical et la FTQ », concluent les leaders syndicaux.

 

La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.