«Nous soutenons que de telles ententes ne peuvent se réaliser sans la concertation et la participation active des différents acteurs de l’industrie de la construction du Québec» – Richard Goyette, directeur général adjoint de la FTQ-Construction.
Le jeudi 13 mars 2008 – Dans un contexte économique en pleine mutation, le Québec semble être à l’orée de profonds changements. «Nous voulons positionner le Québec pour qu’il puisse se hisser au rang des économies les plus prospères», soutenait le premier ministre, M. Jean Charest, la semaine dernière, lors de la présentation du plan d’action Vers un nouvel espace économique pour le Québec.

 

 

 Ententes économiques et sur la mobilité de la main-d’œuvre qualifiée 
Compétence, innovation, compétitivité, prospérité: voilà tout autant de mots-clefs qui ponctuent le plan d’action du gouvernement, dont l’objectif consiste à établir de nouvelles alliances, notamment avec la France, l’Union européenne de même qu’avec l’ensemble des provinces canadiennes, afin de créer un nouvel espace économique pour le Québec.

L’industrie de la construction est directement touchée par ce projet. D’une part, par le biais d’une entente France-Québec sur la reconnaissance des compétences des travailleurs qualifiés. Ensuite, par la mise en œuvre complète de l’Accord sur le commerce intérieur (ACI) quant à la mobilité de la main-d’œuvre à travers tout le Canada.

 

 Tournés vers l’avenir 
D’emblée, la FTQ-Construction reconnaît que, dans le contexte actuel de globalisation et de mondialisation des marchés, le Québec ne peut évoluer en vase clos. Il importe donc de se pencher sur la conclusion de partenariats qui permettront l’ouverture de nouveaux marchés. La FTQ-Construction milite en ce sens pour la prospérité et la qualité de vie des travailleurs et des travailleuses d’ici.

Portrait de l’industrie 
L’industrie de la construction du Québec représente 11% du PIB de toute la province. Ce sont 135 000 travailleurs et travailleuses qui y oeuvrent activement chaque jour, ce qui représente un emploi sur 20.

Historiquement, il s’agit d’une industrie au sein de laquelle la concertation joue un rôle prépondérant. C’est ainsi que se sont développés, au fil des ans, nombre d’outils visant à améliorer continuellement l’expertise et la compétence des travailleurs. L’industrie de la construction du Québec est la plus productive en Amérique du nord, aux propres dires de Monsieur Charest .

À l’avantage de tous 
L’expertise et la compétence des travailleurs de la construction en font actuellement une main-d’oeuvre prisée. Que ce soit sur les chantiers Albertains, comme ailleurs dans le monde, en Algérie par exemple, partout on estime la productivité et la qualité de nos travailleurs.

Cette expertise n’est pas née du ciel. Elle est le résultat d’un ensemble de mesures dont s’est doté l’industrie, à laquelle la FTQ-Construction a grandement contribué: réglementation, certification de compétences, régime d’apprentissage, formation professionnelle. Le régime québécois permet un suivi professionnel de l’ensemble des travailleurs, une connaissance approfondie de la main-d’oeuvre.

Le régime de gestion et de mobilité de la main-d’œuvre à l’intérieur même du territoire québécois permet d’assurer une équité aux salariés partout en région. Ainsi, tous les travailleurs bénéficient de la même formation, des mêmes conditions de travail.

Acteur majeur dans l’industrie 
Forte de ses connaissances et de son expérience, la FTQ-Construction estime avoir un rôle important à jouer dans la négociation de ces ententes, particulièrement lorsqu’elle concerne les travailleurs qu’elle représente. Parce que notre rôle est de s’assurer de préserver l’équité pour les travailleurs québécois, la FTQ-Construction exprime sa volonté de participer activement à l’avancement des travaux menant à la conclusion de ces ententes.

Si l’industrie de la construction du Québec constitue aujourd’hui un véritable exemple de productivité et d’expertise, la FTQ-Construction souhaite que le régime québécois serve de modèle pour les travaux relatifs aux ententes touchant le secteur de la construction, notamment sur la qualification et la mobilité de la main-d’oeuvre.

Attirer des travailleurs étrangers pour la peine 
Si le gouvernement du Québec souhaite attirer de la main-d’œuvre étrangère qualifiée pour contribuer à l’essor de la province, peut-être devrait-il aussi entrevoir les modalités de leur intégration de façon plus globale. Pourquoi s’établir au Québec plutôt qu’ailleurs?

Dans cette perspective, l’amélioration des services publics constitue un atout majeur pouvant jouer en faveur du Québec. Le maintien et le renforcement du système public de santé de même qu’un réinvestissement massif dans le réseau d’éducation public deviennent alors des incontournables.

Parce qu’au-delà des nombreuses considérations économiques, c’est d’abord et avant tout d’enjeux humains dont il s’agit. Sans un engagement clair du gouvernement en faveur de la participation active de la partie syndicale à l’ensemble des débats et sans mesures visant l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble de la population québécoise, la FTQ-Construction ne saurait abonder en faveur du projet Vers un nouvel espace économique pour le Québec.

MM/

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