Valérie Belley est grutière depuis 2007. C’est son père, travailleur de la construction, qui lui a conseillé de s’orienter vers cette industrie après avoir parlé à un représentant syndical du local 791-G.

« Je ne savais même pas c’était quoi une grue! Tout ce que je savais, c’est que j’aimais la machinerie lourde et que je voulais travailler manuellement », raconte Valérie.

Persévérante

Les débuts de Valérie dans l’industrie de la construction n’ont pas été faciles. Elle a dû s’y prendre à deux reprises pour réussir à être admise à l’école professionnelle. Valérie s’est inscrite au DEP pour devenir grutière en 2006, à l’âge de 20 ans.

Quand elle est sortie de l’école, la première compagnie qui l’a embauché employait un contremaître qui refusait de voir des filles sur son chantier. « Le contremaître ne se gênait pas pour me critiquer et pour dire que je ne devrais pas travailler dans la construction. C’est plate, mais pour me protéger, j’ai dû me créer une carapace, une deuxième personnalité. Aujourd’hui, quand j’arrive sur un chantier, c’est rendu automatique », dénonce la grutière.

Un comité des travailleuses essentiel

Cette épreuve a appris à Valérie qu’une fille doit toujours prouver qu’elle a sa place. « Dans ce métier, tu ne peux pas te contenter d’être aussi bonne qu’un gars. Je réussis à le prouver, et je me fais régulièrement appeler par des compagnies pour m’offrir des nouveaux contrats. C’est rassurant, ça prouve que ma carrière est faite! », se réjouit Valérie.

Les doubles standards et les défis auxquels Valérie a été confrontée l’ont quand même convaincue de s’impliquer dans le comité des travailleuses.

« J’espère que le milieu va continuer à changer, que les filles qui rentrent sur les chantiers aujourd’hui n’auront pas besoin de se créer une deuxième personnalité comme j’ai dû le faire. » Valérie poursuit en expliquant qu’elle voit de grands changements dans l’attitude de ses confrères et des employeurs depuis dix ans.

Une carrière qui la comble

Aujourd’hui, Valérie se considère privilégiée de faire carrière dans un métier qu’elle adore et qui lui permet de bien gagner sa vie.

« La construction, c’est le meilleur milieu pour les femmes. L’assurance collective offerte par la MÉDIC Construction et le régime de retraite sont très avantageux. Les salaires sont aussi très intéressants. Une carrière dans la construction peut permettre à une femme d’être indépendante. »

Elle espère que plus de femmes suivront son exemple.

Valérie Belley 2