Le jeudi 3 mai 2007 – Frappés de plein fouet par l’abolition de la journée de 8 heures dans l’industrie de la construction, les membres de la FTQ-Construction constituaient une délégation de plusieurs centaines de participants à la marche du 1er mai, à Montréal, à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses. La délégation de la FTQ-Construction était d’autant plus importante que le contexte actuel des négociations nécessite que les travailleurs et les travailleuses se serrent les coudes pour faire valoir leurs droits.
Quand le passé est d’actualité

Le premier mai 1886, à force de pressions syndicales, près de 200 000 travailleurs américains obtenaient la journée de travail de 8 heures : une victoire syndicale historique. Pour les autres travailleurs dont les employeurs ont refusé de céder, une grève générale est entamée. Ils étaient alors 340 000 à revendiquer ce droit à travers tout le pays. Le 3 mai, une importante manifestation éclate à Chicago : trois grévistes y trouveront la mort. Par la suite, plusieurs autres luttes et affrontements auront lieu afin qu’aujourd’hui, la journée de travail de 8 heures soit reconnue comme un droit fondamental pour les travailleurs et les travailleuses.

 

 

Ainsi, au fil des ans, le premier mai s’est donc imposé comme une journée de revendications pour les droits des travailleurs et des travailleuses. Partout à travers le monde, des rassemblements sont organisés en cette journée; certains sont plus sanglants que d’autres…

Sacrifier les travailleurs au nom de la «modernisation» de l’industrie

C’est dans cette perspective qu’il convient de regarder de plus près les ententes conclues par l’Alliance syndicale (CSN, CSD et International) pour le renouvellement des conventions collectives régissant l’industrie de la construction au Québec.

En effet, pour plusieurs secteurs, la journée de travail de 8 heures est chose du passé. Dorénavant, le temps supplémentaire devient obligatoire sur les chantiers à baraquement. Pour le secteur institutionnel-commercial et industriel (ICI), les salariés affectés au service seront soumis à cet horaire : 10 heures par jour, jusqu’à 40 heures par semaine, s’étalant de 6h30 à 20h, du lundi au vendredi. De plus, l’horaire « flexible » s’applique aux compagnies ayant 5 salariés et moins sur un chantier de construction : 10 heures par jour, jusqu’à 40 heures par semaine, du lundi au vendredi. Les travailleurs concernés se voient amputés d’un revenu important en perdant leurs heures supplémentaires… Finalement, un nouvel horaire de travail a été négocié : dorénavant, tout le monde est susceptible de commencer la journée de travail dès 6h30. L’Alliance se justifie en invoquant la nécessité d’offrir plus de « flexibilité » dans les horaires… au bénéfice des employeurs bien entendu!

Une négociation qui coûte cher aux travailleurs et aux travailleuses

Pour la FTQ-Construction, il est absolument aberrant, dans un contexte où la tendance est à diminuer les heures de travail et à favoriser la conciliation travail-famille, que des associations syndicales concèdent des droits durement acquis par les travailleurs et les travailleuses. Comment peuvent-ils justifier ce recul de 40 ans sur le plan des conditions de travail dans l’industrie de la construction? Ont-ils oublié que des travailleurs sont morts pour revendiquer la journée de travail de 8 heures? Ont-ils oublié que leur devoir est de défendre les droits des travailleurs et des travailleuses et non pas de les vendre? Jamais la FTQ-Construction ne consentira à taire ces infamies consenties par l’Alliance syndicale!

D’ailleurs, les effets de cette négociation désastreuse commencent à se faire sentir sur les chantiers : les travailleurs et les travailleuses commencent à peine à constater l’ampleur du saccage mené à même leurs conditions de travail au profit d’une bien mince augmentation de salaire. Déjà, l’orage se pointe et la grogne monte…

MM/

d9df772d00fac941e544fa344df31f40