Alors que plus de 50 grutiers de la région de Montréal sont au chômage, l’entreprise SNC-Lavalin embauche des travailleurs provenant d’autres régions. La FTQ-Construction dénonce vigoureusement cette situation et vient de déposer, au siège social de SNC-Lavalin, la liste des travailleurs disponibles.

Considérant que le taux de chômage atteint 8,9 % dans la région de Montréal, le directeur général de la FTQ-Construction, Yves Ouellet, s’explique mal l’obstination de SNC-Lavalin d’embaucher des travailleurs qui proviennent de l’extérieur de la région. « Il y a 20 grutiers en chômage qui sont venus passer le message à SNC-Lavalin qu’ils sont prêts à travailler dès aujourd’hui pour la construction du nouveau pont Champlain, a-t-il déclaré. Au lieu de faire des guignolées, SNC-Lavalin pourrait commencer par donner du travail aux grutiers qui sont venus les rencontrer ce matin », a déclaré Yves Ouellet, rappelant que le salaire moyen des grutiers atteint 62 000 $ annuellement selon les plus récentes données de la Commission de la construction du Québec.

Yves Ouellet rappelle que, dans un contexte de réduction des coûts, il est surprenant que SNC-Lavalin favorise l’emploi de travailleurs d’une autre région. Cette pratique l’oblige à verser chaque semaine des primes d’éloignement de plusieurs centaines de dollars à chacun de ces travailleurs. L’embauche locale est d’ailleurs un engagement constant de la FTQ-Construction qui est intervenue, en juin dernier, pour inciter la société de production d’électricité Boralex à engager des grutiers de la Gaspésie plutôt que des travailleurs issus d’autres régions.

Le maire de Montréal doit appuyer les travailleurs de Montréal
Le groupe composé de plusieurs dizaines de grutiers s’est ensuite dirigé vers l’hôtel de ville de Montréal afin de s’adresser au maire de Montréal et président de la Communauté métropolitaine de Montréal, Denis Coderre. « M. Coderre vante la région de Montréal partout dans le monde, jusqu’en Chine, mais il devrait d’abord défendre les travailleurs d’ici que des entreprises d’ici refusent d’embaucher. Si M. Coderre est capable de convaincre les Chinois de faire affaire avec des Montréalais, est-ce qu’il est aussi capable de convaincre SNC-Lavalin? », s’est interrogé le directeur général de la FTQ-Construction.

Des grutiers devant le siège social de SNC-Lavalin
Des grutiers demandent à SNC-Lavalin de pouvoir être embauchés en priorité sur le chantier du nouveau pont Champlain.