12022008
Les perspectives pour l’industrie de la construction en 2009 sont bonnes. Soutenue par d’importants investissements publics, «l’industrie constituera la pierre angulaire de l’activité économique du Québec qui devra traverser cette période de turbulences», de souligner Jean Charest à l’occasion d’une allocution devant les partenaires de l’industrie de la construction hier matin.

Le mardi 2 décembre 2008 – La Commission de la construction du Québec présentait hier ses prévisions économiques pour l’année 2009 à l’occasion de la 7e édition de cette conférence annuelle.
Considérant l’actuel contexte d’incertitude économique, l’évènement revêtait un attrait tout particulier; même M. Jean Charest et M. David Whissel, ministre du Travail, se sont déplacés pour adresser quelques mots aux différents partenaires de l’industrie présents pour l’occasion.

En somme, les perspectives pour l’industrie de la construction en 2009 sont bonnes. Soutenue par d’importants investissements publics, «l’industrie constituera la pierre angulaire de l’activité économique du Québec qui devra traverser cette période de turbulences», de souligner Jean Charest. Si 2008 était l’année de tous les records pour la construction, 2009 sera celle de la stabilité.

Contexte économique
Le mot est lancé… c’est donc sur fond de récession qu’il faut envisager les mois à venir. Voilà qui soulève bien des inquiétudes: Quel est le positionnement de l’économie du Québec? Qu’est-ce que ça signifie pour l’industrie de la construction plus particulièrement?

 

 

D’abord, il faut comprendre que, malgré l’augure d’une récession, les économies canadienne et québécoise sont plutôt bien positionnées pour faire face à la crise. Le Canada et le Québec font figure d’exceptions sur le marché financier actuellement. Ainsi, plusieurs facteurs sont à considérer.

– Parce qu’il est mieux encadré, le système bancaire canadien est plus solide.

– Il n’y a pas de crise dans le secteur résidentiel ni au Canada ni au Québec comme c’est le cas pour les Etats-Unis.

– La situation budgétaire des gouvernements est plus enviable.

– La dévaluation de la monnaie canadienne aura un effet positif sur les exportations du pays, pôle crucial de l’économie canadienne.

– L’emploi se comporte plutôt bien au Québec, notamment grâce à la construction.

Aucune comparaison n’est donc possible avec la situation américaine. En outre, les politiques d’investissements du gouvernement provincial permettront de soutenir la construction en 2009.

Plan québécois des infrastructures
Le gouvernement du Québec sera le principal donneur d’ouvrage pour 2009, avec plus de 70% des investissements non résidentiels. D’ici 2012, ce sont 30 milliards de dollars qui seront destinés aux routes, au transport en commun, aux infrastructures municipales, à la santé et à l’éducation.

Le Plan québécois des infrastructures constituera le nœud économique du Québec pour les prochaines années, permettant non seulement de soutenir l’emploi, mais aussi d’encourager la consommation de ces travailleurs, ce devrait créer un effet d’entraînement pour plusieurs autres secteurs d’activité.

Secteur de l’énergie
Parallèlement, le dynamisme du secteur de l’énergie constitue aussi un atout favorable pour le Québec. Les projets hydroélectriques vont bon train. Si tout se passe bien, le chantier du complexe de La Romaine devrait débuter en 2009, s’ajoutant donc à celui de Eastmain-1-A-La Sarcelle-Rupert.

«Le développement énergétique du Québec, à la fois hydroélectrique et éolien, constitue un pôle de développement économique primordial pour le Québec», d’insister M. Jean Charest.

La FTQ-Construction a maintes fois insisté sur l’importance de la planification et de la répartition des travaux dans le temps de façon à éviter le cycle infernal de la création d’un bassin artificiel de main-d’œuvre pour subvenir aux besoins impérieux des donneurs d’ouvrage, suivie d’une période de chômage forcé pour beaucoup trop de salariés. Cette revendication aura fait son bout de chemin puisque M. Charest lui-même, à l’occasion d’une allocution hier matin, a mis l’accent sur «le développement séquentiel des travaux et des projets de façon à maintenir l’emploi et à soutenir une période continue d’activité pour l’industrie de la construction».

Les secteurs d’activité de l’industrie en bref

Génie civil et voirie
Le secteur génie civil et voirie sera assurément le grand gagnant en 2009 grâce aux investissements publics et aux projets hydroélectriques: une hausse de 12% des heures travaillées est anticipée, ce qui représente 29 millions d’heures.

Institutionnel et commercial
Le bâtiment institutionnel devrait aussi profiter des sommes investies dans les hôpitaux et les écoles, ce qui permettra de pallier les baisses anticipées du bâtiment commercial. Ce sont 65 millions d’heures qui devraient être travaillées pour le grand secteur, soit une baisse de 2%.

Industriel
Le secteur industriel devrait demeurer stable à 12 millions d’heures travaillées d’ici à ce que l’oracle de la crise financière internationale se dissipe. Plusieurs projets sont toutefois sur la table pour les années à venir.

Résidentiel
Finalement, la construction résidentielle, qui ne cesse d’épater depuis les derniers mois, connaîtra un léger recul: 26 millions d’heures sont prévues, soit une baisse de 7% pour 2009.

Au total, environ 132 millions d’heures se travailleront en 2009, ce qui représente une stabilité par rapport à 2009. 132 millions d’heures, c’est tout de même un volume de travail énorme, du jamais vu depuis trente ans! Avec une telle activité malgré la crise économique, l’industrie de la construction du Québec fera certainement des envieux.

Pour les années à venir
La FTQ-Construction est très heureuse de constater que la CCQ et les partenaires de l’industrie sont préoccupés par le faible taux de rétention de la main-d’œuvre.

S’il est vrai que l’industrie de la construction fait face à un besoin important de main-d’œuvre pour les prochaines années, soit environ 14 000 nouveaux travailleurs annuellement d’ici 2012, c’est en partie parce que des milliers de travailleurs et de travailleuses de la construction quittent l’industrie tous les ans. Il importe de se pencher sérieusement sur les facteurs qui les poussent à déserter et de réfléchir aux solutions à apporter: la santé et la sécurité du travail à même les chantiers, la conciliation travail-famille, la formation professionnelle, etc.

MM/

L’industrie de la construction

– La construction est la deuxième industrie en importance au Québec; elle représentant 13% du PIB.

– La construction, c’est plus de 140 000 travailleurs et travailleuses qui ensemble, chaque jour, construisent le Québec d’aujourd’hui et de demain.

– 132 millions d’heures se seront travaillées en 2008. Tout porte à croire que 2009 devrait afficher un volume de travail similaire; du jamais vu en trente ans!

2009 en chiffres

– En 2009, 70% des investissements non résidentiels provienront du gouvernement du Québec.

– Le Plan québécois des infrastructures prévoit l’injection de 30 milliards de dollars des fonds publics d’ici 2012 destinés à des travaux de construction, de réparation et de réfection du réseau routier, des transports en commun et du parc des infrastructures du Québec notamment.

– Voici les prévisions de la Commission de la construction du Québec quant aux heures travaillées pour 2009: