Le vendredi 14 septembre 2007 – L’équipe de la FTQ-Construction poursuit sa tournée provinciale 2007 et s’est arrêtée, cette semaine, sur la Côte-Nord, région majoritairement représentée par la FTQ-Construction, avec un taux de représentativité 72%. Les deux assemblées tenues à Sept-Îles et à Baie-Comeau ont respectivement été présidées par Renaud Lebel et Michel Bezeau, président et vice-président du Comité d’action syndicale de la Côte-Nord.
La Côte-Nord et le syndicalisme
Jocelyn Dupuis, directeur général de la FTQ-Construction, a souligné la situation précaire de la Côte-Nord. Contrairement à la frénésie qui secoue une partie du territoire québécois, les travaux n’abondent pas pour le moment dans la région et le travail se fait plus rare. Conscients de l’importance du rapport de force pour maintenir, appliquer et augmenter leurs conditions de travail, les travailleurs et les travailleuses de la Côte-Nord ont majoritairement choisi de se regrouper au sein d’une même association syndicale: la FTQ-Construction.
Chose promise, chose due
La FTQ-Construction avait promis, lors du dernier maraudage, des rencontres multimétiers au moins une fois l’an dans la région. L’équipe s’est donc rendue dans ce coin de pays pour rencontrer les travailleurs et les travailleuses; avoir des échanges directs, comprendre leur réalité, leurs préoccupations, leurs besoins. Sans quoi, le syndicalisme n’aurait pas sa raison d’être. S’il est vrai que l’on s’expose ainsi ouvertement à la critique, il n’en demeure pas moins que c’est par cette même critique que l’on évolue. Telle est la force de la FTQ-Construction selon Jocelyn Dupuis.
Un permanent FTQ issu de la construction
La FTQ dispose d’un permanent dans chacune des régions du Québec. Le nouveau permanent de la Côte-Nord est entré en fonction ce printemps et la FTQ-Construction est très fière qu’il s’agisse d’une personne issue de l’industrie de la construction. M. Daniel Blais, manœuvre de métier, représente maintenant l’ensemble des travailleurs et des travailleuses de la Côte-Nord membres de la FTQ. La FTQ-Construction félicite M. Blais et lui souhaite la meilleure des chances dans ses futurs défis!
Une négociation désastreuse…
Jocelyn Dupuis s’est évidemment attardé, lors des assemblées, aux conclusions de la dernière négociation menée par l’Alliance. La FTQ-Construction, dès l’annonce de la coalition entre la CSN, la CSD et l’International, a dénoncé le manque de légitimité de l’Alliance syndicale pour mener à bien une négociation dans l’intérêt des travailleurs. Et pour cause… Faible de ne bénéficier d’aucun rapport de force et d’afficher un évident manque d’expérience, l’Alliance a mené une négociation de corridor, abolissant sans vergogne des conditions de travail depuis longtemps établies et vendant carrément les travailleurs pour du monétaire.
Jocelyn Dupuis insiste : « Soyons bien clair : le monétaire, c’est important. Tout le monde est content d’avoir un peu plus d’argent dans ses poches, mais pas à n’importe quel prix. Il faut être logique. Dans cette négociation, ce qui est donné d’une main est repris deux fois de l’autre, en sourdine. C’est inacceptable et il faut le dénoncer! » Pour quelques sous, l’Alliance a saccagé les conditions de travail des travailleurs et ceux-ci ne sont pas dupes. D’ailleurs, la réalité se fait déjà sentir et nombreux sont ceux qui doivent conjuguer avec ces pertes.
avec des conséquences directes pour les travailleurs de la Côte-Nord
Dans le cas de la Côte-Nord, certaines clauses ont des incidences plus directes. Alors que le projet de La Romaine s’apprête à démarrer, les travailleurs et les travailleuses seront aux prises avec des conditions de travail clairement à l’avantage des employeurs. Rappelons que La Romaine est un projet hydroélectrique se situant sur un territoire gigantesque, que le budget totalise près de 14 milliards de dollars et que les travaux s’étendront sur une période de près de quinze ans. De quoi faire travailler les gens de la Côte-Nord pendant des années. L’Alliance a pourtant concédé à la partie patronale la pause-santé et le temps de transport payable au taux applicable (avec la cotisation au régime de retraite ainsi que les assurances), ce qui représente une perte plusieurs dollars par semaine pour les salariés.
Le plus scandaleux, c’est que l’Alliance a concédé que le temps supplémentaire serait dorénavant obligatoire sur les chantiers à baraquement. Alors que la FTQ-Construction s’est toujours battue pour que le temps supplémentaire soit une décision qui revienne aux travailleurs, l’Alliance accepte que les employeurs puissent en disposer selon leur bon gré. Belle vision syndicale! Et dire que la conciliation travail-famille faisait partie des priorités de l’Alliance pour répondre aux besoins de la nouvelle main-d’œuvre de l’industrie… Il semble plutôt qu’elle plie pour répondre aux besoins des employeurs. Pas étonnant que la partie patronale déclare sur les tribunes qu’elle a fait une bonne négociation!
Le leadership de la FTQ-Construction au service des travailleurs
Finalement, pour la FTQ-Construction, cette négociation est un véritable fiasco et les pots seront difficiles à réparer. La meilleure façon, pour les travailleurs et les travailleuses, de défendre leurs intérêts et de veiller à leurs conditions de travail, c’est de se réunir au sein d’une même association syndicale : l’union fait la force.
Pour Jocelyn Dupuis, la FTQ-Construction exerce le leadership nécessaire pour représenter les travailleurs et les travailleuses de l’industrie de la construction : « Je ne crois pas au pluralisme syndical. Il est incohérent que les travailleurs se divisent en plusieurs associations, ce qui donne aux employeurs un rapport de force non équivalent. D’ailleurs, dans la plupart des autres industries, les travailleurs sont réunis au sein d’une même association. Le pluralisme syndical dans l’industrie de la construction est un anachronisme qui n’a plus sa raison d’être aujourd’hui ».
La FTQ-Construction remercie les gens de la Côte-Nord pour leur bel accueil et pour leur participation aux assemblées.
MM/
