La FTQ-Construction dénonce l’inaction des associations patronales dans la lutte contre les accidents de travail. La santé et la sécurité des milliers de travailleurs et travailleuses de la construction doivent être la priorité de tous les acteurs de l’industrie.

Malheureusement, pour plusieurs familles endeuillées, ce n’est pas le cas aujourd’hui. L’année 2015 s’annonce comme une des plus meurtrières en termes d’accidents de travail dans la construction depuis les dix dernières années. Seulement au mois de septembre, plus de cinq travailleurs sont décédés dans un accident de travail sur un chantier de construction.

Ces statistiques navrantes démontrent la nécessité d’agir. Les vieilles pratiques ne permettent pas d’éliminer ces accidents. Il faut mettre en place des méthodes plus efficaces pour mieux planifier et prévenir les dangers sur nos lieux de travail.

Une vie vaut plus que des profits
Les organisations syndicales proposent constamment de nouvelles solutions pour diminuer le nombre d’accidents sur les lieux de travail. «J’ai l’impression que les profits sont plus sacrés que la vie d’un travailleur ou d’une travailleuse dans la vision des représentants patronaux. Leur première question, quand on leur présente une nouvelle mesure, est toujours reliée au coût. On ne peut pas mettre un prix sur la vie de travailleurs», s’insurge le directeur général de la FTQ-Construction, Yves Ouellet.

La Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) se contente de recommander de nouvelles mesures quand il y a unanimité entre les parties patronales et syndicales. Cette position équivaut à un
aveu d’impuissance. Concrètement, toutes les associations patronales ont un droit de veto dans les comités de la CSST. La CSST se condamne elle-même au statu quo.

Plus de 35 ans après l’adoption de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) par l’Assemblée nationale, certains articles ne sont toujours pas en vigueur. Les associations patronales refusent de discuter d’un règlement qui permettrait d’appliquer la LSST. «En 1980, le Québec était considéré comme étant à l’avant-garde dans le monde en matière de santé et de sécurité au travail. En 2015, nous avons des décennies de retard», se désole Yves Ouellet.

Repenser le fonctionnement de la CSST
«Le rôle de la CSST doit être repensé. La santé et la sécurité du travail doivent pouvoir être imposées, et non pas négociées. Jamais les syndicats ne devraient avoir à négocier une nouvelle norme qui peut empêcher des accidents», poursuit Yves Ouellet. La prévention, la santé et la sécurité des travailleurs et travailleuses ne doivent pas pouvoir faire l’objet de concessions. «Quand on négocie une nouvelle convention collective, il est normal que l’employeur et le syndicat mettent de l’eau dans leur vin. Quand vient le temps de parler de santé et de sécurité du travail, nous refusons de faire des compromis», s’exclame le directeur général de la FTQ-Construction.

Droit de refus