Le mardi 1er juillet 2008 – S’il est vrai que les complexes hydroélectriques de la Baie James (Eastmain-1-A – La Sarcelle et la dérivation de la rivière Rupert) constituent les projets majeurs en cours au Québec, un autre projet d’envergure s’apprête à franchir le cap des autorisations gouvernementales: La Romaine.

 

 

 La Romaine en chiffres 
Déjà, on prévoit que La Romaine sera assurément le plus grand et le plus important projet hydroélectrique de la prochaine décennie, et pour cause. Situé sur la rivière La Romaine, tout juste au nord de la municipalité du Havre-Saint-Pierre, sur la Côte-Nord, le complexe hydroélectrique comportera quatre aménagements (La Romaine-1, La Romaine-2, La Romaine-3 et La Romaine-4) au fil de la rivière, totalisant une puissance maximale de 1 550 MW (mégawatts). Voici quelques comparatifs pour bien situer l’ampleur du projet:

• Eastmain-1-A:
893 MW

• Rapides-des-Cœurs et Chute-Allard: 138 MW

• Péribonka: 385 M

La Romaine:
1 550 MW 

– Les besoins totaux du Québec en électricité se situent un peu au-dessus de 180 TWh 1(térawattheure) par année et poursuivront leur croissance d’ici 2017 2 .

– La consommation énergétique de l’agglomération de la région métropolitaine de Montréal avoisine les 80 TWh par année.

 

Hydro-Québec prévoit une croissance des besoins énergétiques de 14,6 TWh d’ici 2007. Ainsi, le projet du complexe de La Romaine s’inscrit dans une vision à long terme des besoins énergétiques du Québec, avec une production moyenne de 8 TWh par an. Il va s’en dire que cette production vise aussi l’accroissement des exportations d’électricité sur les marchés en périphérie du Québec, conséquemment à la stratégie énergétique du Québec. 3

 

La Romaine: le projet de construction 

En ce qui concerne les travaux de construction, la superficie totale des quatre réservoirs projetés sera de 279 km2. Chacun des quatre aménagements hydroélectriques sera constitué:

– d’un barrage en enrochement
– d’une centrale munie de deux groupes turbines-alternateurs
– d’un évacuateur de crues
– d’une dérivation provisoire qui permettra de réaliser les travaux à sec.

Une route sera aussi construite, reliant la route 138 aux quatre aménagements, sur une distance de 150km. En, ce qui concerne la main-d’œuvre, 2014 incarnera la pointe des effectifs à même le chantier: 2 400 travailleurs et travailleuses.

À cela, il faut aussi ajouter les travaux requis pour les lignes et les postes de transport d’électricité, des investissements qui totalisent 1,5 milliard de dollars:

– Construction et entretien de chemins quatre saisons et de campements
– Déboisement des emprises de lignes et des sites de postes
– Accès temporaires
– Construction de lignes: livraison des composantes, fondations, assemblage, etc.
– Construction de postes: terrassement, bâtiments, installation d’appareils, etc.

Retombées pour la région 
Si, d’une part, il est vrai que ces travaux majeurs contribueront à mousser les activités du génie civil pour encore quelques années, il faut aussi tenir compte, d’autre part, des retombées considérables du projet pour la région de la Côte-Nord.

Outre la création d’emplois directement liés à la construction et au fonctionnement du complexe hydroélectrique, le projet aura des répercussions à différents niveaux dans la région. Par exemple, la construction d’une route 150km dans l’arrière-pays pourrait bien avoir des incidences sur le développement récréotouristique, de même que sur l’exploitation forestière et la prospection minière.

L’établissement, voire même temporaire, des nombreux travailleurs et travailleuses dans la région de la Minganie générera aussi des bénéfices pour les entreprises régionales.

Si tout évolue normalement, les premières pelletées de terre sont prévues pour le milieu de 2009. Les travaux s’échelonneront donc de 2009 à 2020 et les coûts évalués du projet de construction totalisent 6,5 milliards de dollars. La mise en service du premier aménagement devrait avoir lieu en 2014.

MM/

1 Térawattheure: Énergie fournie en une heure, par puissance de 1000 milliards de watts.
2 Hydro-Québec Distribution, Plan d’approvisionnement 2008-2017.
3 La stratégie énergétique du Québec 2006-2015 (Québec, MRNF, 2004).

 

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