La FTQ-Construction dresse un bilan positif de sa tournée effectuée dans toutes les régions du Québec et qui se terminera cette semaine. En conférence de presse ce matin, les dirigeants de la FTQ-Construction se sont dits confiants que leur association syndicale demeure la plus importante de la construction à la suite de la campagne de maraudage qui prend fin dimanche.

«Partout sur les chantiers, nos membres sont préoccupés par la précarité d’emploi dans la construction, explique le directeur général de la FTQ-Construction, Yves Ouellet. La moyenne d’heures travaillées pour un travailleur ou une travailleuse est à peine de 900 heures alors qu’une année de travail à temps complet devrait compter autour de 1800 heures. C’est inacceptable que des employés qualifiés ne puissent avoir de garanti de travailler à temps plein.»

Pour palier à cette réalité, la FTQ-Construction innove en demandant la création d’un fonds permettant de donner un montant supplémentaire aux bénéficiaires de l’assurance-emploi lors des périodes creuses.

Dans ce projet ambitieux, les employeurs devraient verser de l’argent en fonction du nombre d’employés qu’ils placent au chômage. Avec cette mesure, la FTQ-Construction s’attend à ce que les entrepreneurs soient plus vigilants dans la gestion de leur main-d’œuvre. Par exemple, plutôt que d’engager un nouvel employé, il sera avantageux pour l’employeur d’offrir plus d’heures à ses travailleurs et travailleuses d’expérience et qualifiés, sans quoi, il devra mettre davantage d’argent dans le nouveau fonds.

«La mise en place de ce fonds sera un enjeu majeur pour la FTQ-Construction lors des prochaines négociations, affirme M. Ouellet. Le fonds de sécurité du revenu créera un mécanisme d’autorégulation de l’embauche dans l’industrie pour permettre d’augmenter le nombre d’heures moyennes travaillées. Dans toutes les assemblées, les travailleurs et travailleuses étaient unanimes sur la nécessité d’une telle mesure. Celle-ci permettra de maintenir l’industrie attrayante.»

Priorité santé et sécurité

La FTQ-Construction demeure proactive afin d’assurer des chantiers sécuritaires pour les travailleurs et travailleuses. Par exemple, la FTQ-Construction effectue présentement des représentations afin d’assurer la présence d’un agent de prévention au chantier du Centre hospitalier de l’Université McGill. L’industrie de la construction représente 5 % de la main-d’œuvre totale au Québec, mais compte 25 % des décès au travail. «Il est inacceptable qu’en 2012 des entrepreneurs jouent encore avec la vie de leurs employés», dénonce le président de la FTQ-Construction, Arnold Guérin.

Outre les accidents de travail, la question de la salubrité sur les chantiers est également une préoccupation constante pour la centrale syndicale. «Sur plusieurs chantiers, les travailleurs et travailleuses sont encore obligés d’utiliser des toilettes chimiques où il n’y a même pas l’eau courante, déplore M. Guérin. C’est d’autant plus difficile d’attirer des femmes dans l’industrie de la construction avec cette réalité. Pourtant, la technologie existe, mais elle coûte un peu plus chère.»

Embauche locale et Plan Nord

La priorité à l’embauche de la main-d’œuvre régionale est un enjeu incontournable pour la FTQ-Construction et ses membres. Des entrepreneurs provenant d’autres régions que celles où sont effectués les travaux font parfois fi des conventions collectives en ne priorisant pas l’embauche de main-d’œuvre locale.

«Nous nous engageons à voir à ce que les entrepreneurs engagent d’abord la main-d’œuvre locale, déclare M. Guérin. C’est essentiel pour le dynamisme de nos régions.» De plus, le président de la FTQ-Construction entend mettre tout en œuvre pour éviter l’embauche de sous-traitant hors construction pour des travaux comme la machinerie de production.

Par ailleurs, la FTQ-Construction a découvert que le recrutement de main-d’œuvre du Nouveau-Brunswick sur le territoire du Plan Nord n’a pas diminué depuis sa dernière sortie publique sur le sujet en février. Plusieurs compagnies organisent des voyages in and out en provenance de villes du Nouveau-Brunswick vers le Nord québécois.

Outre le travail effectué dans les mines, des informations laissent croire que plusieurs travaux de construction sont effectués par des individus qui n’ont pas de cartes de compétence du Québec. Des affiliés de la FTQ-Construction ont dénoncé la situation à la Commission de la construction du Québec (CCQ). Un grief et une plainte en vertu de la loi R-20 ont aussi été déposés par le local des grutiers de la FTQ-Construction alors qu’un membre s’est fait congédier pour avoir fait circuler une pétition demandant la fin de l’embauche de personnel en provenance du Nouveau-Brunswick.

Les pouvoirs de la CCQ en matière d’enquête sont toutefois limités puisqu’elle doit avertir la compagnie avant de se présenter sur le chantier. Pour corriger la situation, la FTQ-Construction en appelle au gouvernement du Québec. «Le Plan Nord appartient aux Québécois et doit être bâti par les Québécois, conclut Yves Ouellet. Avec un présence forte dans le Nord québécois, la FTQ-Construction veillera au grain afin que le Plan Nord se réalise dans l’intérêt de l’ensemble de nos concitoyens.»

La FTQ-Construction poursuit sa tournée régionale à Laval ce soir et à Fermont demain. Les travailleurs et travailleuses de Granby seront visités la semaine prochaine. La période de vote pour changer de syndicat se déroulera du 4 au 25 juin. Dans le cadre de sa tournée, la FTQ-Construction présente une vidéo récapitulative des revendications historiques du mouvement syndical dans l’industrie de la construction. La vidéo peut être visionnée à l’adresse suivante : http://www.bit.ly/unirconstruire

L’horaire complet de la tournée est disponible à l’adresse suivante : http://bit.ly/tourneeregionale

Enfin, la FTQ-Construction a lancé aujourd’hui une campagne publicitaire à la radio à Montréal, Québec et Sherbrooke jusqu’au 3 juin. La publicité peut être écoutée à l’adresse suivante : http://bit.ly/publiciteFTQ