En novembre dernier, la ministre du Travail déposait le projet de loi 152 (PL-152) répondant, supposément, aux recommandations de la commission Charbonneau. Après lecture attentive, l’ensemble des syndicats des milieux de la construction ont émis leurs profondes réserves.

Nous sommes à l’assemblée nationale depuis hier pour entendre les représentants des différentes associations patronales et syndicales qui sont venus présenter à la ministre du Travail et aux membres de la commission de l’économie et du travail, nos constats, nos inquiétudes et des pistes de solutions au bénéfice de tous.

À la FTQ-Construction, nous craignons que le PL-152 ne porte atteinte à vos droits, notamment en :

  • Supposant que la violence et l’intimidation sont à priori utilisées par les travailleurs ou les représentants syndicaux envers les entrepreneurs
  • Restreignant la possibilité de vos représentants syndicaux d’exercer leur travail, ce qui aura pour effet de réduire significativement le rapport de forces des travailleurs, en plus de nuire à la santé et sécurité de ces derniers
  • Pénalisant les travailleurs pour les heures non déclarées à la CCQ (rappelons que ce ne sont pas les travailleurs qui sont responsables de transmettre les heures déclarées à la CCQ)
  • Menaçant votre droit de manifester

Nous sommes d’avis que le PL-152 rate complètement sa cible. Alors que nous devrions tous unir nos efforts contre la violence et l’intimidation et le travail au noir qui menacent les conditions de travail et ultimement, les conditions de vie de nos travailleurs.

Nous serons entendus aujourd’hui pour rappeler à la ministre, aux députés ainsi qu’à tous les représentants de l’industrie présents dans la salle, que la violence et l’intimidation, elles ne viennent pas des syndicats et certainement pas des travailleurs. Il nous apparait donc essentiel que cette nuance soit entendue et appliquée clairement dans tout projet susceptible d’affecter les droits fondamentaux des travailleurs et que soit prévu, minimalement, un traitement équitable à celui prévu pour les employeurs. Nous serons entendus pour nous assurer que vos conditions de travail soient maintenus et que votre rapport de force ne soit pas affaiblis.

Soyez assurés que nous vous informerons des développements dans ce dossier des plus préoccupants.