Le mardi 29 janvier 2008 – Lundi dernier, paraissait dans le Journal de Montréal un article sur les 10 métiers les plus payants au Québec, exception faite de ceux nécessitant une formation universitaire. Il nous apparaît ici important de rectifier certaines statistiques publiées dans cet article à propos du métier de grutier.

Un salaire plus près de la réalité 
D’entrée de jeu, l’article titrait: «Grutier: un secondaire 4 et 100 000$ par an». Il est plus juste d’affirmer que seulement 6,9% des grutiers ont gagné 100 000$ ou plus au cours de l’année 2006. En fait, le salaire annuel moyen d’un compagnon avoisine les 53 747$ et celui d’un apprenti est d’environ 51 588$, ce qui demeure tout de même largement au-dessus de la moyenne québécoise 1.

Si le salaire est un indicateur intéressant, il n’en demeure pas moins que le nombre d’heures travaillées annuellement est aussi un facteur à considérer. Pour l’année 2006, 47,2% de tous les grutiers de l’industrie ont travaillé entre 1 000 et 1 999 heures. Cependant, tout de même 35,1% des grutiers ont travaillé moins de 1 000 heures 2 . La portion des heures travaillées dans l’industrie par les grutiers totalise 1 351 000 heures.

Chômage 
Bien que le métier de grutier, tout comme la grande majorité des métiers et occupations de l’industrie de la construction, bénéficie de l’effervescence des activités, il n’en demeure pas moins que cette croissance n’est pas égale dans toutes les régions du Québec.

Éric Boisjoli, directeur de la section locale 791 G, syndicat affilié à la FTQ-Construction représentant les grutiers, s’exprime à ce sujet: «Actuellement, le taux de chômage dans notre métier est bas, mais il est faux de dire qu’il est à zéro. Chez-nous il y a actuellement environ 200 grutiers qui ne travaillent pas à travers la province.» Il ajoute: «Nos gars gagnent bien leur vie, mais quand même. C’est faux de laisser entendre que tous les grutiers du Québec travaillent 2 000 heures et plus par année et qu’ils gagnent 100 000$!»

La section locale 791 G représente près de 70% des grutiers de l’industrie de la construction au Québec.

MM/

1 Le salaire annuel moyen d’un travailleur québécois, incluant les heures supplémentaires, atteignait 35 781$ en 2005 selon Statistique Canada.
2 Données statistiques de la Commission de la construction du Québec.