Le mardi 21 août 2007 – Mégaprojets de centrales hydroélectriques, réfection de ponts et de viaducs, d’égouts et d’aqueducs, de trottoirs et de routes, sans compter les travaux d’agrandissement des routes, etc.; les travaux foisonnent dans le secteur du génie civil. Cet accroissement des mises en chantier n’est pas sans causer quelques maux de têtes. La FTQ-Construction s’interroge sur les conséquences de ce bousculement dans l’industrie de la construction.

La multiplication des travaux 
La quantité faramineuse d’ouvrage en cours et à venir dans le secteur du génie civil est un exemple éloquent du manque de planification des travaux tant décrié par la FTQ-Construction.

L’entretien des infrastructures du Québec aurait tout avantage à être planifié à long terme. L’ensemble de ces travaux étaient, d’une façon ou d’une autre, à prévoir dans l’agenda des gouvernements. Pourquoi avoir attendu l’état de détérioration actuel des infrastructures pour annoncer toute une panoplie de travaux majeurs?

En faisant preuve d’un manque de vision à long terme évident, l’État québécois est le principal responsable de la situation qui sévit dans le secteur du génie civil. Depuis plusieurs années, l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ) dénonce, tout comme la FTQ-Construction, le laisser-aller de l’entretien des infrastructures québécoises. Inévitablement, cette dérive coûtera cher aux contribuables québécois. Et sur qui tentera-t-on de mettre la faute…? Cette fois-ci, que ce soit bien clair, le manque de planification des gouvernements qui se sont succédés est le seul responsable de cette cohue.

Pénurie de main-d’œuvre? Toujours la même rengaine… 
Les employeurs s’inquiètent déjà d’une éventuelle pénurie de main-d’œuvre pour les métiers et occupations concernés. La FTQ-Construction décrie depuis longtemps le manque de planification et de gestion des travaux au Québec. Il fallait prévoir que tôt ou tard des conséquences néfastes en découleraient et ce, pour l’ensemble de la société.

Bien entendu, cette conjoncture crée des emplois pour les travailleurs et les travailleuses de la construction. Mais n’aurait-on pas pu permettre à des salariés de travailler sur une base plus constante? En d’autres mots, ce que la FTQ-Construction déplore, c’est que cet engorgement des travaux crée une forte demande de main-d’œuvre. Les employeurs cherchent à profiter de cette opportunité en réclamant l’ouverture des bassins pour permettre à des apprentis de première année d’intégrer l’industrie. Les employeurs maximisent leurs profits en exploitant la force de travail d’une main-d’œuvre moins dispendieuse.

Au détriment des travailleurs et des travailleuses 
Il est primordial de ne jamais perdre de vue qu’en matière de gestion de la main-d’œuvre, c’est d’êtres humains dont il est question.

 

 

Comme association syndicale, la FTQ-Construction est non seulement au service de ses membres, mais aussi au service de l’ensemble de la société. En ce sens, la FTQ-Construction juge inadmissible d’ouvrir à outrance les bassins pour exploiter une main-d’œuvre qui, au bout de quelques mois, sera forcée de quitter l’industrie, faute de travail.

À ce jour, l’industrie de la construction du Québec est la plus productive en Amérique du Nord et la main-d’œuvre québécoise est reconnue pour son expertise et sa compétence. Des travailleurs et des travailleuses de la construction un peu partout au Québec sont sans emploi et il est donc socialement inconcevable de les laisser pour compte, alors que certains d’entre-eux n’ont même plus droit au chômage.

 

Peut-être y a-t-il matière à se questionner quant à la mauvaise gestion et planification du parc d’infrastructures du Québec si l’on considère aujourd’hui l’étendue des travaux à exécuter? Les difficultés économiques, la détérioration et la dérive des installations et même la mort d’innocentes victimes auraient facilement pu être évités. Mais bien entendu, une commission d’enquête sur le sujet ne révélerait en rien le véritable responsable de cette saga qui aura pourtant de nombreuses répercussions sur l’ensemble de la société québécoise.

MM/