Mardi le 24 avril 2007 – La FTQ-Construction avait prédit que l’Alliance syndicale négocierait sur le dos des travailleurs et des travailleuses de la construction. Non seulement l’Alliance a-t-elle conclu une entente déplorable sur le plan des conditions de travail, mais elle a aussi fait reculer l’industrie de la construction de 40 ans. Sommaire désastreux d’une négociation menée avec négligence…
Du monétaire pour vous faire taire Un peu plus d’argent sonnant dans les poches des travailleurs et des travailleuses, c’est toujours apprécié. Cependant, la véritable richesse n’est pas seulement celle du montant signé sur le chèque de paie; ce sont aussi les avantages sociaux, les conditions de travail, les horaires, la retraite, etc.

 

 

En ce sens, l’Alliance a failli à son devoir : celui de protéger et d’améliorer les conditions de travail des salariés de la construction. De par son inexpérience et son inconscience, l’Alliance a vendu les travailleurs et les travailleuses de la construction et elle tente maintenant de leur faire avaler cette entente de principe exécrable en cachant la vérité. L’Alliance jette de la poudre aux yeux en faisant miroiter des augmentations de salaire, qui sont en réalité bien minces si l’on tient compte de l’ensemble des clauses de l’entente.

Augmentations de salaire
2,75%, 2,8% et 2,8% sur trois ans; voici les augmentations de salaire négociées. En observant les fluctuations du taux d’inflation des dernières années, on constate que ces augmentations n’enrichissent pas vraiment les travailleurs, elles maintiennent seulement à flot leur pouvoir d’achat.

Frais de transport
Le prix à la pompe de l’essence est monté en flèche, atteignant une augmentation de 36% depuis la dernière négociation, et il semble bien que cela ne s’arrêtera pas demain. Or, comme l’Alliance n’a négocié qu’un maigre 4% par année, sur trois ans, pour les frais de déplacement, ce sont les travailleurs qui assumeront le différentiel. De plus, pour les frais de kilométrage, l’indemnité passe de 0,36$ à 0,40$. D’une façon ou d’une autre, les salariés ne récupèrent pas 50% du montant réellement perdu et aucune mesure corrective n’a été prévue à cet effet par l’Alliance. Voilà qui gruge considérablement les augmentations de salaire si promptement annoncées par l’Alliance.

Les horaires de travail
L’Alliance vante ses mérites quant aux modifications des horaires de travail; plus « flexibles », dit-on avec fierté… La FTQ-Construction prétend plutôt qu’il est incohérent d’allonger la journée en ajoutant un nouvel horaire de travail, alors que l’on parle abondamment de la conciliation travail-famille ainsi que des nouvelles réalités familiales et personnelles des travailleurs et des travailleuses.

Désormais, les travailleurs oeuvrant dans le secteur institutionnel et commercial débuteront donc possiblement la journée dès 6h30. Pour ceux qui sont affectés au service, entretien et réparation, la journée peut s’étaler de 6h30 à 20h, du lundi au vendredi, à raison de 10 heures par jour, jusqu’à concurrence de 40 heures par semaine. Attention! Il n’est pas question ici d’un horaire de 4 jours par semaine à 10 heures par jour. Cela signifie plutôt que l’employeur pourra jouer avec l’horaire des travailleurs à son gré et selon ses besoins.

Exemple
Lundi…..Mardi…..Mercredi…..Jeudi…..Vendredi
10hres….10hres….5hres…..5hres…..10hres

Un tel horaire ne sera pas sans incidence sur le travail au noir, le contrôle des heures déclarées, les avantages sociaux et les heures supplémentaires. Encore de l’argent de perdu pour les travailleurs et les travailleuses.

Temps de transport / temps de travail
Pour les travailleurs des chantiers à baraquement et des chantiers éloignés, les frais de transport, qui étaient auparavant payés en temps de travail, seront maintenant payés en temps de transport.

Compte tenu des projets importants de chantiers hydro-électriques et de chantiers à très grande surface, il est évident que plusieurs travailleurs verront leurs heures supplémentaires coupées, leurs avantages sociaux amoindris et leur paie ainsi que leur de vacances réduites.

De la poudre aux yeux
Finalement, quoique l’Alliance en dise, cette négociation sera désastreuse pour bien des travailleurs et des travailleuses. La FTQ-Construction dénonce l’irresponsabilité de l’Alliance quant à toutes ces pertes encourues au niveau des conditions de travail. Par-dessus tout, il est d’autant plus inadmissible que cette dilapidation se fasse au détriment des travailleurs et des travailleuses et qu’on tente de leur faire avaler ce torchon en leur cachant la vérité.

La FTQ-Construction décrie la situation déplorable dans laquelle l’Alliance enfonce les travailleurs et les travailleuses de la construction. Les quelques cents négociées par l’Alliance ne valent pas 40 ans de luttes syndicales pour l’amélioration des conditions de travail.

MM/

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