Le mercredi 28 mars 2007 – En envahissant les 10 bureaux régionaux et le siège social de la Commission de la construction du Québec (CCQ), les travailleurs et les travailleuses de la FTQ-Construction désirent faire savoir à la direction de la Commission qu’ils s’opposent farouchement à son projet de prendre le contrôle du placement des salariés sur les chantiers de construction. La CCQ, par la voix de son président-directeur général, allègue qu’elle répond ainsi à une demande émanant du ministre du Travail, monsieur Laurent Lessard.

Or, malgré la «commande» du ministre, les travailleuses et les travailleurs de la FTQ-Construction prétendent que la Commission, déjà incapable de rencontrer les exigences de son mandat, ne doit pas faire main basse sur le placement dans l’industrie de la construction.

Or, il faut bien comprendre que ce n’est pas la compétence des travailleuses et des travailleurs de la CCQ que remet en question la FTQ-Construction, mais bien la façon de faire de sa direction.

 

Ainsi, la FTQ-Construction s’oppose à ce que la Commission mettent en place son nouveau système de placement pour diverses raisons, dont :

1. La Commission ne favorise pas un régime de placement au visage humain; c’est-à-dire qui tient compte des conditions spécifiques dans lesquelles évolue chaque individu. Elle ne se contentera que de satisfaire les exigences et les besoins des employeurs en matière de main d’œuvre. En somme, elle mise le tout pour s’assurer que le travailleur puisse rencontrer les exigences de la tâche à effectuer, mais ne s’inquiète guère des exigences encourues par les réalités humaines;

2. La FTQ-Construction est contre le fait que les travailleurs et les travailleuses ne soient réduits qu’à de simples items sur une listes, catégorisés et répertoriés selon des critères normatifs, qui ne rendent compte que d’une infime partie de leur entité, tant comme travailleurs de la construction qu’en tant qu’individus. Les employeurs auront tout le loisir de les sélectionner par critères potentiellement discriminatoires (âge, sexe, employeurs antérieurs, etc.), sans égard aux facteurs humains et sociaux pourtant inhérents au placement;

3. Sur l’ensemble du territoire de l’Amérique du Nord, les syndicats de construction ont, traditionnellement, toujours fait le placement de leurs membres;

4. La CCQ ne dispose pas des moyens financiers nécessaires pour bien remplir son mandat. Afin de rencontrer sa nouvelle obligation, la Commission devra imposer des modalités de gestion qui n’aideront en rien l’amélioration et la qualité des services; bien au contraire. Il lui faudra réduire la masse salariale de ses employés et couper dans les services qu’elle dispense;

5. Dans le passé, la CCQ n’a pu rencontrer ses obligations en regard de son mandat relatif à la gestion de la main-d’œuvre : les bassins régionaux de main-d’oeuvre défoncés, les ratios compagnon-apprenti non respectés et l’incapacité d’épurer les listes de main-d’œuvre n’en sont que quelques exemples;

6. En voulant se servir des informations qu’elle détient par son service d’assurance dans le but d’épurer les listes de main-d’œuvre, la CCQ agit de façon irresponsable et met volontairement en péril la confidentialité des dossiers;

7. La CCQ veut mettre à profit son service d’inspection afin d’épurer ses listes de main-d’œuvre. Or, les inspecteurs sont déjà submergés de travail et ils sont en nombre insuffisant pour couvrir l’ensemble des chantiers du Québec. Nous mettons au défi la CCQ de faire la preuve que les inspecteurs sont en mesure, présentement, de couvrir plus de 10% des chantiers;

Position de la FTQ-Construction

La FTQ-Construction croit fermement que la Commission n’est pas en mesure de faire le placement sur les chantiers du Québec. Le placement repose essentiellement sur des rapports personnalisés avec les salariés. Les difficultés rencontrées par notre main-d’oeuvre ne peuvent être traitées que dans des rapports humains étroits.

Le placement syndical tient compte de critères que l’administration ne pourra considérer. Une liste ne se souciera guère des aptitudes particulières d’un travailleur ou d’une travailleuse. Les difficultés rencontrées par nos membres dans le cadre de leur emploi ne font pas partie uniquement de critères objectifs et normatifs.

La constitution d’une liste de placement par la Commission nous paraît une ingérence dans le travail des syndicats de la construction. Ainsi, la Commission : 

– Se souciera-t-elle d’un retour d’emploi après une lésion professionnelle?

– Se questionnera-t-elle pour connaître les difficultés liées l’emploi ?

– S’interrogera-t-elle sur les difficultés particulières liées à un emploi en espace clos, en hauteur, en tunnel ?

– Comment sont analysées et gérées les demandes pouvant créer un conflit de compétence ?

– Comment aidera-t-elle lorsqu’un relevé d’emploi sera mal complété par un employeur en raison d’une imprécision dans la demande d’emploi ?

– Qui, de la Commission, se présentera sur le chantier pour aplanir les difficultés pouvant être liées à une erreur d’évaluation de la liste ou de sa programmation ?

– Comment tiendra-t-elle compte, dans une région, d’un travailleur ou d’une travailleuse qui a eu plus que sa part de mal chance ?

– De quelle manière priorisera-t-elle la main-d’œuvre à placer ?

Des milliers de questions se posent en matière de placement. Les syndicats de la construction y répondent depuis des années. Nous savons d’avance que la Commission ne pourra y répondre, pour une raison essentielle :

À la direction de la Commission… personne ne s’en soucie.

Le directeur général adjoint
Richard Goyette

 

 

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