La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) souligne encore cette année la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes en mettant ses drapeaux en berne. Rappelons que cette journée a été instituée pour rappeler à notre mémoire la tragédie de l’École Polytechnique du 6 décembre 1989 où 14 jeunes femmes ont été assassinées parce qu’elles étaient des femmes.

« Comme organisation syndicale, nous avons le devoir de nous rappeler cette triste journée du 6 décembre 1989. Encore aujourd’hui, les femmes sont trop souvent victimes de gestes violents et nos milieux de travail ne font pas exception. Les violences physiques, verbales, psychologiques, sexuelles, économiques, organisationnelles ou conjugales en lien avec les milieux de travail doivent être dénoncées. Il n’y a pas de demi-mesure, cela doit être tolérance zéro en ce qui a trait à la violence et aux harcèlements », déclare la vice-présidente représentant les femmes à la FTQ, Louise Michaud.

À cet effet, la FTQ rappelle qu’à compter du 1er janvier 2019, tous les employeurs doivent mettre en place une politique de prévention du harcèlement psychologique et de traitement des plaintes, ce qui inclut un volet portant sur les conduites qui se manifestent par des paroles, des actes ou des gestes à caractère sexuel ou psychologique.

« Les syndicats ont un rôle important à jouer dans les milieux de travail pour contrer les violences, les prévenir et soutenir les victimes. D’ailleurs, la FTQ a adopté à son Congrès de 2016 une résolution demandant à ses syndicats affiliés de négocier dans leurs conventions collectives des congés payés pour toutes les victimes de violence conjugale. Ensemble, il est possible d’agir pour rendre nos milieux de travail et de vie plus humains, sécuritaires et empreints de respect », ajoute le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux.

Pour l’industrie de la construction

L’industrie de la construction est un milieu majoritairement masculin et particulièrement difficile. De récentes études démontrent que les travailleurs et les travailleuses de la construction sont victimes de harcèlement sur une base quotidienne.

«Il faut que ça vienne de tous et toutes. On est ensemble sur les chantiers. J’aime mon métier et j’aime la construction. C’est en se respectant qu’on va réussir à rendre la construction un milieu encore plus accueillant pour tout le monde», dit Sophie Roy, présidente du comité des travailleuses de la FTQ Construction.