« Si les employeurs crient haut et fort qu’ils ont tant besoin de main-d’œuvre, c’est quoi le problème à garantir 150 heures de travail? » 

Pour diffusion immédiate / Gatineau, le 21 février 2008 – En facilitant l’obtention de cartes de compétence aux travailleurs concernés par le projet-pilote de l’entente Québec-Ontario sur la mobilité de la main-d’oeuvre, on facilite aussi l’accès aux avantages de l’industrie de la construction québécoise: « Il nous semble donc normal de veiller à ce que l’intégration de ces travailleurs se fasse dans les règles », d’affirmer Yves Cloutier, président du Comité d’action syndicale de la région de l’Outaouais. Il ajoute: « C’est d’ailleurs dans l’intérêt de tous puisqu’en encadrant leur intégration, on s’assure d’une main-d’œuvre compétente et qualifiée qui ne sera pas uniquement de passage dans l’industrie. »

La garantie de 150 heures
 
Pour qu’un travailleur puisse obtenir son certificat d’apprenti et entrer dans l’industrie de la construction par la voie des bassins de main-d’œuvre, son futur employeur doit lui fournir une garantie d’embauche de 150 heures sur trois mois. Si certains considèrent cette garantie comme une « embûche » et une nuisance, la FTQ-Construction rappelle qu’il s’agit plutôt d’une assurance, bien minime d’ailleurs considérant que cela représente un engagement de moins de 15 heures par semaine.

« Le calcul est pourtant bien logique… Si les employeurs crient haut et fort qu’ils ont tant besoin de main-d’œuvre, c’est quoi le problème à garantir 150 heures de travail? Franchement, le discours ne tient pas la route », décrie Yves Cloutier, qui connaît bien la situation de l’Outaouais. « Pour la plupart des employeurs, cette garantie ne pose absolument pas de problème. Elle n’est contraignante que pour ceux qui consomment des apprentis de 1ère année outre mesure parce qu’ils coûtent moins cher. Ce sont d’ailleurs les mêmes qui prônent la déréglementation de l’industrie », déplore-t-il.

La FTQ-Construction a maintes fois dénoncé que le véritable fléau dans l’industrie de la construction au Québec réside en son incapacité à retenir la main-d’œuvre. La région de l’Outaouais ne fait pas exception: « Je comprends qu’il y ait un besoin de main-d’œuvre, les activités sont croissantes dans la région. Cependant, il nous semble que ce serait beaucoup plus profitable pour tous de faire en sorte que les travailleurs qui intègrent l’industrie y restent; qu’ils puissent gagner leur vie de leur métier », conclue M. Cloutier.

La région de l’Outaouais est actuellement l’hôte d’un projet-pilote supervisé par la Commission de la construction du Québec dans le cadre de l’entente Québec-Ontario. « Le projet-pilote se déroule bien et nous sommes satisfaits des résultats obtenus jusqu’à maintenant », d’affirmer Jocelyn Dupuis, directeur général de la FTQ-Construction.

Priorité aux travailleurs et aux travailleuses du Québec 
Ce projet avait pour objectif premier de pallier aux réalités de la région de l’Outaouais, mitoyenne avec l’Ontario, « ce qui ne signifie pas pour autant qu’il faille aussi ouvrir les bassins à outrance, abolir le régime de mobilité de la main-d’œuvre et sabrer dans le régime d’apprentissage! », de rappeler M. Dupuis.

Au Québec, l’industrie de la construction jouit d’un excellent régime de formation professionnelle et de perfectionnement, plaçant du coup les travailleurs québécois parmi les plus compétents et les plus productifs en Amérique du Nord.

La FTQ-Construction est la plus importante association syndicale de l’industrie de la construction, représentant un peu plus de 44% des travailleurs et des travailleuses de l’industrie, soit près de 67 000 membres.