Pour diffusion immédiate / Montréal, lundi le 28 janvier 2008 – L’industrie de la construction au Québec atteint des sommets, avec notamment près de 125 millions d’heures travaillées pour 2007. Il est cependant faux de croire que cette croissance des activités profite à tous les travailleurs et les travailleuses de la construction.

Le mythe démantelé 
La Commission de la construction du Québec (CCQ) prétend que l’industrie aura besoin de 13 000 nouveaux travailleurs par année d’ici 2011 pour combler les besoins de main-d’œuvre. À ce propos, Jocelyn Dupuis, directeur général de la FTQ-Construction, est très clair: «La FTQ-Construction a toujours favorisé la mobilité de la main-d’oeuvre, en accordant la priorité aux régions. Pour l’instant, il n’est pas du tout question de pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie. C’est inconcevable d’ouvrir tout grand les bassins alors que plusieurs travailleurs vivent de l’assurance-emploi un peu partout au Québec.» Il ajoute que «La CCQ entretient un mythe et un discours qui falsifient la réalité». S’il est vrai que les projets d’infrastructures, d’entretien routier, de projets hydroélectriques, d’investissements commerciaux et institutionnels, etc. iront en grandissant dans un avenir proche, la Commission a tout faux de prétendre à l’urgence d’investir temps et efforts dans le recrutement massif de nouveaux travailleurs.

Le discours trompeur et enjôleur 
En 2006, 19 019 travailleurs et travailleuses ont quitté l’industrie de la construction, soit environ 15% de la main-d’oeuvre. «La Commission omet de se questionner sur les raisons de ces départs massifs. 15%, c’est un taux de roulement considérable! C’est donc dire que pour 2006, l’industrie aura gagné 95 nouveaux salariés… Pour une industrie en pleine croissance, qui a besoin de travailleurs et de travailleuses, il semble que l’incapacité de rétention de la main-d’œuvre soit le problème central de l’industrie de la construction», d’affirmer Richard Goyette, directeur général adjoint de la FTQ-Construction.

13 000 travailleurs et travailleuses, c’est exactement le nombre de salariés par année dont prétend avoir «besoin» la Commission. Si l’industrie arrivait à retenir normalement sa main-d’œuvre, elle n’aurait même pas à se poser de questions aujourd’hui.

La FTQ-Construction est d’avis que la Commission noie le poisson dans l’eau et évite le véritable problème. Évidemment, la FTQ-Construction, tout comme la Commission, est d’avis qu’il faut intensifier les efforts pour favoriser la formation professionnelle, qu’il faut promouvoir l’industrie de la construction et intéresser les jeunes. Mais le vrai débat n’est pas là…

Comment se fait-il que les jeunes qui entrent dans l’industrie ne restent pas? Il est déplorable qu’il n’y ait pas plus de femmes dans l’industrie; la FTQ-Construction est d’accord. Pourquoi ne parle-t-on jamais de toutes celles qui ont essayé, mais qui n’ont jamais pu travailler ou même simplement gagner leur vie de leur métier? La Commission se met au goût du jour et parle d’intégration des communautés culturelles. D’accord… La CCQ s’est-elle déjà intéressée à savoir pourquoi notre industrie ne les attire pas?

Les beaux discours de la Commission paraissent bien et font surtout plaisir aux principaux intéressés: les employeurs et le Ministre du Travail. En attendant, la FTQ-Construction continue de défendre ses travailleurs et travailleuses. «Tant que ces véritables problèmes ne seront pas envisagés, la Commission peut bien continuer à parader dans ses beaux habits et à parler de recrutement, de promotion et de publicité.», de conclure Jocelyn Dupuis.

La FTQ-Construction est la plus importante association syndicale de l’industrie de la construction, représentant un peu plus de 44% des travailleurs et des travailleuses de l’industrie, soit près de 67 000 membres.