Le mardi 24 mars 2009 – La FTQ-Construction se réjouit de la multiplication et de la progression des projets visant à améliorer le régime d’assurance-emploi.

5 semaines de plus…
Le gouvernement conservateur annonçait, à l’occasion du dépôt du budget fédéral 2009-2010, l’ajout de cinq semaines additionnelles de prestations d’assurance-emploi à compter du 1er mars 2009.

«Compte tenu du contexte économique difficile, il était temps que le gouvernement se réveille; cette mesure offrira un sursis aux travailleurs sans emploi. Toutefois, il ne s’agit que d’une mesure parmi tant d’autres qui pourraient être mises en place, de préciser Serge Dupuis, directeur de la sécurité du revenu à la FTQ-Construction. À la FTQ-Construction, il nous apparaît urgent d’agir sur les autres leviers, soit la bonification et l’accessibilité du régime d’assurance-emploi.»

Petit train va loin
Depuis plusieurs années, la FTQ-Construction réclame des modifications significatives au régime d’assurance-emploi de façon à assurer un tissu social aux travailleurs et aux travailleuses en cas de perte d’emploi. Aujourd’hui plus que jamais, cette «assurance coup dur» s’avère nécessaire et vitale pour l’ensemble des salariés affectés par les nombreuses pertes d’emplois reliées à la crise économique.
D’ailleurs, la FTQ-Construction n’est pas la seule à réclamer des changements majeurs au régime actuel. Si les syndicats, les groupes communautaires et les regroupements sociaux sont nombreux à le faire, les 17 projets de loi visant à modifier le régime d’assurance-emploi émanent des députés des partis de l’opposition à Ottawa. Symptômes des doléances des travailleurs et des travailleuses un peu partout à travers le Québec? Assurément.

17 projets sur la table
Au nombre de ces projets, on retrouve notamment des propositions et des demandes de la FTQ-Construction. Le Bloc et le NPD réclament tout deux l’abolition du délai de carence: «Il y a longtemps que nous réclamons cette mesure à la FTQ-Construction. Cela permettrait que les travailleurs puissent bénéficier de l’assurance-emploi au moment où le besoin se faire vraiment sentir et ce, sans délai. Actuellement, les travailleurs s’endettent pour subvenir à leurs besoins essentiels pendant cette période de «carence»; c’est un cercle vicieux», d’expliquer Serge Dupuis.

D’autres projets visant à la fois une bonification des prestations et l’amélioration de l’accessibilité au régime sont sur la table. Mentionnons au passage que le Bloc ainsi que le NPD proposent d’abaisser le seuil d’admissibilité à 360 heures pour tous 1, d’augmenter la proportion du revenu assurable (60% pour le Bloc et 70% pour le NPD) et d’établir le taux de prestation sur les 12 meilleures semaines 2. Voilà qui assurerait une meilleure protection et une accessibilité plus juste pour les milliers de travailleurs qui paient de l’assurance-emploi et qui n’y ont même pas droit selon les critères présentement en vigueur.

«C’est très encourageant de voir les projets de loi se multiplier. Nous espérons seulement qu’ils ne mourront pas dans l’œuf alors que les besoins se font de plus en plus criants. Nous gardons un goût amer du projet C-269 qui, après avoir été entériné par l’opposition, s’est vu refuser la sanction royale, souligne Serge Dupuis. Le gouvernement Harper a ouvert la bonne porte en prolongeant de cinq semaines la période de prestations, mais il ne faut pas la refermer là-dessus!»

La FTQ-Construction suivra de près la progression de ces projets de loi favorables aux travailleurs et aux travailleuses de la construction qui, même en dépit des sommes investies dans les infrastructures, sont particulièrement concernés par le dossier de l’assurance-emploi.


1 À titre indicatif, le seuil d’admissibilité le plus bas actuellement est fixé 420 heures pour la région Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, où le taux de chômage se situe à 18,9% (soit le plus haut de la province) pour la période du 15 mars au 11 avril 2009, selon Statistiques Canada.

2 Actuellement, le taux de prestation est calculé en fonction des 15 meilleures semaines.

MM/