Le lundi 26 novembre 2007 – La première journée du 28e Congrès de la FTQ s’est clôturée sur une note d’appel à l’unité et à la solidarité. L’emploi étant au cœur des débats et des réflexions cette semaine, les discours et allocutions du jour ont traité la problématique dans sa globalité.

 

Ainsi, il a été non seulement question de la crise sévissant dans certains secteurs d’activité, de la perte et de la création d’emploi, mais aussi de la qualité de ceux-ci et des répercussions engendrées par ces emplois, touchant du coup à de nombreux autres secteurs, tel que la construction. De façon plus globale, la privatisation de la santé, les discordances entre les secteurs public et privé, le développement durable qui tiendrait compte de la variable «sociale», la montée des politiques anti-syndicales et la nécessité de la mobilisation étaient aussi à l’honneur.

Portrait sombre du Québec
 
Henri Massé, président de la FTQ, s’est adressé à l’assemblée avec la verve qu’on lui connaît, déclinant un discours animé et engagé. D’emblée, il a spécifié toute l’importance de la tenue de ce Congrès, à l’heure où le Québec amorce des changements profonds et déterminants qui auront des répercussions fondamentales pour l’ensemble des travailleurs et des travailleuses.

 

Une fois ce paysage bien brossé, on comprend mieux que l’ensemble des débats qui se feront durant les prochains jours, les résolutions qui seront adoptées et les solutions qui seront mises sur pied arrivent à point dans cet univers où le climat est hostile à l’action syndicale et aux revendications: «On fait face à une mondialisation débridée qui mène à l’appauvrissement; il faut une meilleure répartition des richesses», s’est exprimé M. Massé.

Le mal de l’emploi 
Le président souligne aussi la crise affectant plusieurs des secteurs industriels. Au cours des trois dernières années, les fermetures ont été trop nombreuses et l’on parle carrément de débandade pour certains secteurs, particulièrement pour l’industrie manufacturière, forestière et le textile. Des milliers d’emplois de qualité se sont perdus au Québec et les gouvernements ont tardé à agir. Aujourd’hui, la situation est plus qu’urgente.

 

Voilà qui rejoint la position de la FTQ-Construction à savoir qu’il est absolument faux de prétendre que l’économie québécoise est reluisante, bien que le taux de chômage soit à la baisse. Ces travailleurs et ces travailleuses, où se retrouvent-ils? Dans les services? Qu’advient-il de leurs conditions de travail? Il est mensonger de prétendre à l’enrichissement général de la société: le monde du travail est en mutation et ça ne s’exerce pas à l’avantage des travailleurs et des travailleuses. Statuts précaires, salaires avoisinant le minimum prévu par la loi, éternels postes temporaires, absence d’avantages sociaux, emplois saisonniers, etc. Voilà autant de qualificatifs qui collent à la réalité d’une grande partie des travailleurs et des travailleuses.

À votre santé! 
Dans pareil contexte, la privatisation du régime de santé public est bien évidemment au cœur des préoccupations. Bien que le régime actuel soit déficient, la solution ne se trouve certainement pas dans le privé. Les études le confirment et les exemples dans le monde sont nombreux: un système de santé privé coûte beaucoup plus cher et ce, aux frais des travailleurs et des travailleuses. Il est faux de croire qu’en laissant les plus riches se payer des soins au privé, on décongestionnerait le public… Alors que le système crie actuellement à une pénurie de la main-d’œuvre, où croyez-vous que les cliniques privées iront chercher leur personnel?

M. Léo Girard, président international du Syndicat des Métallos, a fait une allocution des plus colorées en avant-midi. Fervent militant depuis plusieurs années aux États-Unis, M. Girard connaît bien la situation de ce pays quant à leur régime de santé et il tient à mettre les travailleurs et les travailleuses du Québec en garde.

Le cas des États-Unis est désastreux: à ce jour, 47 millions d’Américains n’ont pas d’assurance-maladie parce qu’ils n’en ont pas les moyens. C’est terrible si l’on calcule qu’une simple visite chez le médecin s’élève à des centaines de dollars. Un système de santé privé s’avère beaucoup plus coûteux, sans compter l’ensemble des effets pervers qu’il génère, qu’un système public, à l’image de celui dont jouit le Québec. En plus, dans la majorité des cas, les couvertures offertes sont très restreintes, avec des exclusions de toutes sortes. Résultats: c’est toujours les travailleurs qui écopent en bout de ligne.

Il est possible de régler les problèmes qui engorgent notre système de santé public, mais ces solutions ne passent certainement pas par la privatisation. Nous devons être fiers de nos richesses et nos régimes publics en sont des parties intégrantes.

La FTQ-Construction appuie entièrement la démarche de la FTQ dans ce dossier et nous serons présents partout où il le faudra… La FTQ-Construction, encore et toujours dans l’action!

MM/

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