La FTQ-Construction vient d’apprendre que le gouvernement fédéral cessera de subventionner le Centre de formation professionnelle pour Autochtones dans les métiers de la construction (CFPAMC). La FTQ-Construction dénonce cette situation, car sans subvention, ce centre sera appelé à disparaître. Mais pourquoi vouloir mettre fin à un projet aussi efficace? Il faut, au contraire, absolument poursuivre cette belle initiative.

 

C’est en 2005 que tout a commencé. La FTQ-Construction a participé avec les partenaires de l’industrie à la mise sur pied de ce centre de formation dans le but d’offrir aux autochtones la possibilité de s’intégrer dans différents programmes de DEP, et ce, dans le respect de leurs valeurs et de leurs spécificités culturelles. En 2007, après deux ans de travail et de concertation auprès de l’industrie, le gouvernement fédéral a finalement déposé le projet final. Ce protocole d’entente lie la ministre du MELS, la Commission scolaire de Montréal, le Consortium pour la formation des autochtones en construction au Québec et la Commission de la construction du Québec (CCQ).

Depuis son ouverture officielle en 2009, ayant eu lieu dans la réserve autochtone Mashteuiatsh, au Lac-Saint-Jean, le centre de formation pour autochtones est un réel succès. Jusqu’à maintenant, 181 autochtones ont complété un DEP. Du jamais vu! Plusieurs demandes de formation ont également été déposées dernièrement telles que des cours de conduite de machinerie lourde en voirie forestière à Matimekush et de plâtrage à Natashquan.

Malgré la réussite du projet et des belles promesses de certains ministres, la pérennité du centre de formation est aujourd’hui en danger. Il est donc légitime de se demander si le ministre conservateur Denis Lebel, qui était présent lors de l’inauguration du centre en 2009, est encore aujourd’hui, quatre ans plus tard, aussi fier de contribuer au développement de ce projet et aussi convaincu de sa pertinence.

C’est ironique, car le gouvernement fédéral se dit être préoccupé par la situation actuelle des premières nations, mais dans ce cas-ci, il ne semble pas très soucieux du sort du centre de formation pour autochtones. Et d’un autre côté, comment se fait-il que le gouvernement provincial, qui parle du Plan Nord avec fierté, ne priorise pas d’abord et avant tout la formation de la main-d’œuvre au sein même des premières nations.

La FTQ-Construction déplore aussi l’inaction de la Commission de la construction du Québec (CCQ) face à ce projet. Lorsque Mme Édith Garneau, conseillère aux affaires autochtones, était en poste, le centre de formation pour autochtones s’est beaucoup développé. La table de concertation autochtone tenait alors des réunions régulières pour faire avancer les choses alors que depuis le changement de direction, il y a un an, la Commission ne tient plus aucune réunion. Il semble qu’avec l’entrée en vigueur de la loi 33, la CCQ a mis de côté certains projets en cours dont celui-ci.

La FTQ-Construction dénonce cette situation. Le directeur général et le président de la FTQ-Construction, messieurs Yves Ouellet et Arnold Guérin ainsi que le président de la FTQ, monsieur Michel Arsenault ont d’ailleurs rencontré des ministres provinciaux pour faire évoluer le dossier. La FTQ-Construction est également intervenue auprès de certains chefs des premières nations.

Des formations concrètes sont enfin offertes aux autochtones pour les aider à gagner leur vie, il faut que ça continue comme ça! Ne retournons pas à la case départ!