Montréal, le 16 octobre 2006 – Mercredi et jeudi derniers s’est tenu le Grand Rendez-vous santé et sécurité du travail 2006 au Palais des Congrès de Montréal, salon organisé par la Commission de la santé et de la sécurité au travail. Étaient nombreux au rendez-vous les participants : fabricants d’équipements et de moyens de protection individuelle, distributeurs et autres intervenants.

La FTQ-Construction dénonce la mascarade entourant l’évènement
Richard Goyette, directeur général adjoint de la FTQ-Construction, déplore le fait que ce Grand Rendez-vous ne soit rien d’autre qu’une occasion d’affaire et une vitrine pour les fabricants de divers moyens de protection individuelle pour les travailleurs et les travailleuses : «Le Rendez-vous de la CSST se voulait un salon où la protection des travailleurs et des travailleuses serait à l’honneur… Nous nous sommes plutôt retrouvés au milieu d’une mascarade de gadgets sensés protéger au mieux les travailleurs… Quand est-il de la Loi sur la santé et la sécurité du travail qui stipule clairement qu’il faut éliminer les dangers à la source et que la protection individuelle ne doit être qu’utilisée en dernier recours?» Encore une fois, la FTQ-Construction déplore que la CSST évite les véritables problèmes concernant la santé et la sécurité au travail en n’offrant que du tape à l’œil lors d’un évènement qui était pourtant une belle occasion de parler des vrais affaires. Comment se fait-il qu’une situation aussi déplorable perdure? François Patry, directeur de la santé et de la sécurité au travail à la FTQ-Construction, réagit à cette question : «La raison est fort simple : il n’en coûte presque rien de tuer un travailleur ou une travailleuse comparativement aux frais engendrés par une prévention adéquate. Tout est une question de dépenses à court terme. Actuellement, il est beaucoup plus simple de fermer les yeux sur ce qui se passe sur les chantiers plutôt que de s’attaquer aux vrais problèmes. Tout ce que vous voyez aujourd’hui, dans cette foire, ce n’est qu’une couverture pour vous faire croire qu’on s’intéresse vraiment à la santé et à la sécurité des travailleurs et des travailleuses.»

La FTQ-Construction appui le message véhiculé par le président de la FTQ, Henri Massé
Henri Massé, président de la FTQ, a réaffirmé l’importance de mettre enfin en vigueur les dispositifs déjà prévus par la Loi, mais que le gouvernement s’obstine à laisser dormir aux oubliettes. Il a notamment rappelé que, selon plusieurs études de l’Institut de recherche en santé et sécurité du travail (IRSST), il est clair que l’implication réelle des travailleurs sur les lieux de travail constitue une solution efficace pour sauver des vies.

Bien que M. Massé martèle ce message depuis plusieurs années, il semble qu’il n’ait pas été bien entendu et compris par nos dirigeants… Si le Ministre du travail, M. Laurent Lessard, se dit si préoccupé par le sort des travailleurs de la construction, il serait grand temps qu’il agisse et prenne les mesures nécessaires pour améliorer la situation et régler véritablement les problèmes de fond quant à la sécurité des travailleurs. D’autant plus que les mesures sont là, qu’elles existent et qu’elles sont prévues dans la Loi : il ne reste qu’à les mettre en vigueur. Il faut permettre aux travailleuses et aux travailleurs qui oeuvrent sur les chantiers de construction de participer à l’élaboration et à la mise en œuvre des mécanismes de prévention.

Être responsable : encore faut-il en avoir les moyens
Si l’on veut que les travailleurs et les travailleuses soient responsables de leur santé et de leur sécurité, il faut qu’ils en aient les moyens. En effet, la responsabilité s’accompagne, pour être efficace, de pouvoirs d’action et de décision ainsi que de moyens opérationnels. Malgré le fait que la LSST (article 3) stipule que la mise à la disposition des travailleurs d’équipements de protection individuelle ne doit pas s’effectuer au détriment des efforts déployés pour éliminer tout danger à la source, la CSST a jugé bon d’organiser un évènement qui ne fait la promotion que de la première partie de l’article de loi. «Ainsi, de s’insurger Richard Goyette à propos du Rendez-vous, pour être cohérent avec la façon de penser la prévention qui prévaut actuellement au Québec, la CSST, tant qu’à organiser un salon avec une panoplie d’exposants, aurait dû penser à inclure un volet pour les pré-arrangements funéraires…!»

MM/

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