Des services publics à la dérive et un bilan environnemental désolant

 

Montréal, le 7 janvier 2020. – La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) amorce l’année 2020 avec un optimisme modéré et une certaine réserve en ce qui a trait à plusieurs enjeux. L’année 2019 a souvent été l’objet de plusieurs frustrations, particulièrement dans les dossiers de l’assurance-emploi, l’environnement, et la santé et la sécurité du travail où ça ne va pas assez vite.

« Bien que des gains aient été réalisés avec les agences de placement, le salaire minimum et les clauses de disparité de traitement, ce n’est pas suffisant. Le monde syndical est un des derniers remparts pour faire du Québec une société plus juste, plus égalitaire, plus démocratique et plus verte et la FTQ compte bien poursuivre ses représentations en 2020 », déclare le président Daniel Boyer.

 

Les services publics à un point de rupture

 

Un coup de barre doit être donné. Il n’y a pas de secret, les travailleurs et travailleuses du secteur public sont au bout du rouleau. L’attraction, la rétention et la rareté de la main-d’œuvre doivent être au cœur de la négociation qui s’amorce.

« L’économie du Québec va bien. Malheureusement, le gouvernement de la CAQ, avec des offres salariales méprisantes bien en deçà de l’inflation et de l’enrichissement espérés pour ceux et celles qui donnent les services à la population, est en train de reproduire le psychodrame classique des négociations. Nous n’en sommes plus là. Québec doit reconnaître la compétence de ses employés à sa juste valeur et tout cela a un prix », ajoute le président de la FTQ.

 

Environnement et assurance-emploi : il faut que ça bouge

 

« En environnement, le Canada et le Québec font du surplace. Il n’y a pas de plan crédible pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et amorcer une transition juste de l’économie pour les travailleurs et travailleuses, et ça nous inquiète. En assurance-emploi, nous attendons une action rapide du gouvernement fédéral pour qu’il réforme le régime afin que les travailleuses et les travailleurs au chômage ou qui doivent quitter leur emploi pour des raisons de santé puissent avoir accès à un maximum de prestations et n’aient plus à souffrir », ajoute le secrétaire général Denis Bolduc.

 

Le ministre du Travail doit tenir sa promesse

 

Autre réforme attendue, celle de la Loi sur la santé et la sécurité du travail promise par le ministre Jean Boulet.

« Ça fait 40 ans que nous attendons que les quatre mécanismes de prévention soient appliqués à tous les travailleurs et travailleuses. Actuellement, seulement 11,6 % sont protégés. L’an dernier, plus de 100 000 salariés ont subi une lésion professionnelle. Ça ne doit plus être toléré, c’est la vie, la santé et la sécurité des travailleurs et travailleuses qui sont en jeu », poursuit le président Daniel Boyer.

 

Une assurance médicaments pour toutes et tous

 

« Depuis près d’un an, la FTQ, en coalition avec la CSN et la CSQ, est en action pour que soit instauré un régime d’assurance médicaments public et universel tant au Québec qu’au Canada. En campagne électorale, les libéraux fédéraux ont promis de le faire. Le temps est venu de livrer la marchandise. Au Québec, 9 % de la population ne peut se payer sa médication faute d’argent ; c’est un scandale et cela doit changer. Le gouvernement doit afficher ses couleurs et mettre fin au régime obsolète public/privé », affirme le secrétaire général.

 

La FTQ au cœur de l’action

 

La prochaine année s’annonce pleine de défis et les quelque mille militants et militantes qui ont participé au 32e Congrès de la centrale en novembre dernier ont démontré l’ampleur et la diversité de nos actions que nous déployons pour améliorer les conditions de vie des travailleurs et travailleuses, mais aussi plus largement celles de toute la population au Québec.

« Nous serons sur tous les fronts pour poursuivre nos luttes. La campagne pour un salaire minimum à 15 $ l’heure, la réforme du mode de scrutin, l’inquiétude des travailleurs et travailleuses face à la transition numérique et les changements technologiques, l’équité salariale, la conciliation travail-vie personnelle, et la lutte contre la violence à l’endroit des femmes sont toujours à l’agenda de la FTQ, et nous comptons bien relever tous ces défis de concert avec les travailleurs et travailleuses que nous représentons et des 35 grandes organisations syndicales affiliées à la fédération », concluent les leaders syndicaux.